Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Renard et la Ronce (bilingue)

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LE RENARD ET LA RONCE


Un renard, franchissant une clôture, glissa, et se voyant sur le point de tomber, saisit une ronce pour s’aider de son secours. Les épines de la ronce lui ayant mis les pattes en sang, il eut mal et lui dit : « Hélas ! j’ai eu recours à toi pour m’aider, et tu m’as mis plus mal en point. — Eh bien ; tu t’es fourvoyé, l’ami, dit la ronce, en voulant t’accrocher à moi qui ai l’habitude d’accrocher tout le monde. »

Cette fable montre que chez les hommes aussi ceux-là sont des sots qui ont recours à l’aide de ceux que leur instinct porte plutôt à faire du mal.

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Ἀλώπηξ καὶ βάτος.

Ἀλώπηξ φραγμὸν ἀναβαίνουσα, ἐπειδὴ ὀλισθήσασα καταπίπτειν ἔμελλεν, ἐπελάβετο πρὸς βοήθειαν βάτου. Καὶ δὴ τοὺς πόδας ἐπὶ ταῖς ἐκείνης κέντροις αἱμάξασα καὶ ἀλγήσασα πρὸς αὐτὴν εἶπεν· « Οἴμοι· καταφυγοῦσάν με γὰρ ἐπὶ σὲ ὡς ἐπὶ βοηθὸν σὺ χεῖρον διέθηκας. — Ἀλλ᾿ ἐσφάλης, ὦ αὕτη, φησὶν ἡ βάτος, ἐμοῦ βουληθεῖσα ἐπιλαβέσθαι, ἥτις πάντων ἐπιλαμβάνεσθαι εἴωθα. »

Ὁ μῦθος δηλοῖ ὅτι οὕτω καὶ τῶν ἀνθρώπων μάταιοι ὅσοι βοηθοῖς προστρέχουσιν οἷς τὸ ἀδικεῖν μᾶλλον ἔμφυτον.