Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Les Enfants de la Guenon (bilingue)

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LES ENFANTS DE LA GUENON


Les guenons, dit-on, mettent au monde deux petits ; de ces deux enfants elles chérissent et nourrissent l’un avec sollicitude, quant à l’autre, elles le haïssent et le négligent. Or il arrive par une fatalité divine que le petit que sa mère soigne avec complaisance et serre avec force dans ses bras meurt étouffé par elle, et que celui qu’elle néglige arrive à une croissance parfaite.

Cette fable montre que la fortune est plus puissante que toute notre prévoyance.

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Πιθήκου παῖδες.

Τοὺς πιθήκους φασὶ δύο τίκτειν καὶ τὸ μὲν ἓν τῶν γεννημάτων στέργειν καὶ μετ’ ἐπιμελείας τρέφειν, τὸ δὲ ἕτερον μισεῖν καὶ ἀμελεῖν. Συμϐαίνει δὲ κατά τινα θείαν τύχην τὸ μὲν ἐπιμελούμενον ἡδέως καὶ στερρῶς ἀγκαλιζόμενον παρὰ τῆς μητρὸς ἀποπνίγεσθαι, τὸ δὲ ὀλιγωρούμενον ἐκτελειοῦσθαι.

Ὁ λόγος δηλοῖ ὅτι πάσης προνοίας ἡ τύχη δυνατωτέρα καθέστηκε.