Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Les Ménagyrtes (bilingue)

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LES MÉNAGYRTES


Des ménagyrtes[1] avaient un âne qu’ils chargeaient de leurs bagages, quand ils se mettaient en route. Or un jour cet âne mourut de fatigue ; ils le dépouillèrent, firent de sa peau des tambourins, et ils s’en servirent. D’autres ménagyrtes les ayant rencontrés leur demandèrent où était leur âne. « Il est mort, dit-il ; mais il reçoit autant de coups qu’il en a jamais reçus de son vivant. »

Ainsi parfois les serviteurs, même affranchis de l’esclavage, ne sont pas délivrés des charges de la servitude.

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Μηναγύρται.

Μηναγύρται ὄνον ἔχοντες τούτῳ εἰώθεσαν τὰ σκεύη ἐπιτιθέντες ὁδοιπορεῖν. Καὶ δή ποτε ἀποθανόντος αὐτοῦ ἀπὸ κόπου, ἐκδείραντες αὐτόν, ἐκ τοῦ δέρματος τύμπανα κατεσκεύασαν καὶ τούτοις ἐχρῶντο. Ἑτέρων δὲ αὐτοῖς μηναγυρτῶν ἀπαντησάντων καὶ πυνθανομένων αὐτῶν ποῦ εἴη ὁ ὄνος, ἔφασαν τεθνηκέναι μὲν αὐτόν, πληγὰς δὲ τοσαύτας λαμβάνειν ὅσας ποτὲ οὐδὲ ζῶν ὑπέμεινεν.

Οὕτω καὶ τῶν οἰκετῶν ἕνιοι, καίπερ τῆς δουλείας ἀφειμένοι, τῶν δουλικῶν ἀρχῶν οὐκ ἀπαλλάττονται.



  1. Prêtres mendiants de Cybèle