Glossaire des jeux wallons de Liège/Section complète - C

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C

Cabalance (J. à l’). La balançoire. V. bascule.

Cabosse. Dans le jeu de la cabosse. Chaque fois qu’un joueur touche la bille du trimeur en calant sa bille à la hauteur du genou, il a ce que l’on appelle ine cabosse.

Cabosse (J. à l’). Espèce de jeu de bille.

Cachî (J. â). Le cache-cache ou cligne-musette. Syn. à l’rèspounètte ou â rèspounètte.

Cachî li stô (J. à). Cacher la balle. On cache un objet quelconque le plus souvent une balle, n’importe . Le trimeur doit la trouver. Pour lui faciliter cette trouvaille on crie : i geale, i geale, ou bien i broûle, i broûle, suivant qu’il s’éloigne ou se rapproche de l’objet caché.

Calotte (J. à l’). La balle au pot. Chaque joueur essaie de lancer une balle dans le pot ou le chapeau d’un adversaire. Ces pots et ces chapeaux sont alignés contre un mur. Le possesseur du pot où la balle s’arrête se saisit de cette dernière et la jette sur un joueur qui, s’il est touché donne un gage (on gage). Au bout d’un certain nombre de ces gages, le joueur maladroit subit une punition (passe lès baguette).

Calotte. Casquette que l’on met sur le cheval et qui sert à augmenter les difficultés au jeu du saut de mouton (ine pochèye, V. ce mot).

Camage. Jouet, joujou, en général. Syn. : baibai, cantia.

Camp. Camp. Se dit d’un espace circonscrit d’une façon quelconque et servant de refuge à un clan du jeu suivant.

Camp (J. â). La balle au camp. Espèce de jeu de balle où deux camps de joueurs se disputent le gain de la partie.

Campinaire (J. â). La toupie. À Liège, on traduit d’habitude boubène ou tournai, par le mot toupie. C’est sabot la véritable traduction de ces mots.

Canne à dreute. Les quilles 3 et 7. (V. fig. au mot bèye.)

Canne à gauche. Les quilles 2 et 6 (V. fig. au mot bèye.).

Canne à buse (J. à l’). La sarbacane. C’est un tuyau de métal ou de verre au moyen duquel on lance des pois ou des bèche par la bouche.

Canotte. V. calotte.

Cantia. Jouets, joujoux. Syn. : baibai, camage.

Capotte. Capot. Terme de jeu de cartes.

Caquer lès oû (J. à). Cogner les œufs. C’est à l’époque de la fête de Pâques que cette coutume est en honneur. Les possesseurs d’œufs de Pâques (cocogne), œufs durs à l’écale colorée, frappent ceux-ci l’un contre l’autre. L’œuf qui résiste le plus longtemps au choc est déclaré vainqueur et gagne l’œuf cassé.

Carabène (Tirer à l’). Le tir à la carabine. Ces carabines à air comprimé, envoient leurs balles contre des pipes ou des cibles qui, touchées au centre, font mouvoir certains mouvements mécaniques.

Caracole. L’escargot. Sert de jeu à l’enfant qui lui chante : caracole pistole, vin foû, ti veurè t’ grand’mére â joû, èt t’ grand’pére so l’ soû.

Caracole pistole (J. à). Des fillettes effectuent certaines évolutions en chantant : grand mériole èt caracole pistole.

Carreau. Carreau. Une des couleurs du jeu de cartes.

Carrousel. La course à la bague. À cheval sur des chevaux vivants et armés d’une lance de bois, les joueurs s’efforcent d’enlever des bagues métalliques (dès onnai) suspendues ; c’est ce que l’on appelle fer rawse.

Casser l’ pot. Casser la cruche. Les yeux bandés, les amateurs doivent, au moyen d’un bâton, casser un vase quelconque suspendu par une corde, en marchant vers lui d’un point déterminé.

Caye (J. à l’). Chaque joueur se saisit d’un gros caillou. Le trimeur place le sien sur une borne quelconque, basse et bien en vue. Les autres, à tour de rôle, lancent leurs cailloux pour abattre celui que la borne supporte. Tous les efforts du trimeur doivent tendre à toucher de la main l’un des joueurs qui tache de ramasser son caillou ; en attendant, sa pierre doit rester en place sur la borne, chose à laquelle le reste de la bande à bien soin de s’opposer, et, s’il y a lieu, de crier : mètte tès caye (remets ton caillou). Le joueur touché dans les conditions requises devient le patient. Ce jeu offre de véritables dangers ; aussi ne se joue-t-il plus guère à Liège.

Cay’ter. Trimer.

Cay’ter (J. â). La trime. Espèce de jeu de billes se jouant avec des calots ou grosses billes de fer (balle).

Cay’teu. Patient, trimeur.

Cayotte (J. à l’, ou j.). V. caye.

Céke (J. â). Le cerceau. Un cercle de châtaignier arraché du plus vulgaire tonneau, voilà le cerceau de nos jeunes wallons.

Cèp. Piège à moineau.

Chak’trèsse (J. à l’). La pierre plate. Sur une pierre choisie deux pièces de monnaie sont mises par chaque joueur, toutes les piles ou toutes les faces tournées en haut. À tour de rôle les joueurs frappent sur elles avec une bille et empochent les pièces qu’ils ont fait retourner.

Chaque fois qu’il gagne, le joueur continue à frapper. En cas de non réussite, il passe la bille au voisin.

Chamme (J. à l’, ou ine). La mère Garuche. Jeu de course où les poursuivants se tiennent par la main.

Chamme. Jante de la roue, à laquelle on suspend les blocs dans le jeu de l’oie.

Chanchet Bonette. Personnage drôlatique du théâtre des marionnettes.

Chandèlle (Coûse à l’). Course à la chandelle. Le coureur doit arriver premier à un point déterminé d’avance, sans laisser éteindre une chandelle allumée qu’il tient à la main.

Chapaî. Les quilles 1, 6 et 7. (V. fig. au mot bèye.)

Chaquètte (J. à l’). La tapette. Ce jeu consiste à taper une bille contre un mur, ou à la laisser descendre sur un plan incliné (à l’ rôlire) ou bien encore à la taper sur une pierre à surface horizontale, de façon à lui faire toucher les billes jouées précédemment.

Châr (De l’) ! Cri que pousse le poursuivi dans le jeu du chat coupé (â côpé) pour demander du secours.

Charlèmagne. La plus puissante, la plus valeureuse et aussi la plus grande des marionnettes, qui soutient le combat contre des armées entières.

Chèssi oute. Chasser la bille d’un joueur hors du cercle au jeu du grand maître (â grand maisse, à l’hite, ou â chèssi oute).

Chèssi oute (J. â). Le jeu du grand maître. L’art consiste pour le joueur, à maintenir sa bille dans un grand cercle tracé sur le sol et dont une fossette occupe le centre. Second point : en chasser les autres. (Syn. : à l’hite, â grand maisse.)

Chèstai Laridai (J. â). Le château Laridau (variété du roi détrôné). Un tas de sable, de cendres, une éminence quelconque, un simple trottoir même, servent d’emplacement à ce jeu. Un défenseur l’occupe et doit le défendre contre les ennemis qui essaient de s’y maintenir sans être touchés par lui. L’audacieux qui se fait prendre devient pour la partie suivante gardien du château Laridau.

Chèt (J. â). Les bâtonnets. (V. brise.)

Chèt. Le petit bâtonnet au jeu précédent.

Chin. Se dit du valet du roi dans le jeu de la passe. (V. roi.)

Ch’vâ (J. â). Le cheval. Une simple corde dont les bouts sont liés aux bras d’un enfant et qui, servant de guide (di guide), est tenue par un autre bambin muni d’une baguette ou d’un fouet vulgaire (d’ine corrihe), voilà le jeu. Que de courses dans cet attirail ! Que de chemin parcouru sans fatigue, que l’enfant craindrait de faire dans un but déterminé. Puissance du jeu sur les âmes jeunes.

Ch’vâ d’ bois. Le jeu de bagues. Qui ne connaît les ch’vâ da Baufis et l’ tourniquèt da Marèye.

Chouque (Fer dès). Bruit que fait une pierre en s’enfonçant dans l’eau. Cp. bouyotte, trompèt, rondaî.

Cinquante (J. à). Le cinquante. Espèce de jeu de cache-cache où le trimeur compte cinquante avant de chercher les joueurs qu’il doit en outre empêcher de rentrer à la barre avant qu’il y aie lui-même frappé trois coups.

Cinq rôye (J. âx). Les cinq lignes. Jeu de cartes. V. coyon.

Clâ (Dès). Jeu de petites filles.

Clâ (L’onnaî èt lès). V. onnaî. Jeu de fêtes.

Claper. Se dit, au jeu de l’oie, lorsque la séle arrive normalement (perpendiculairement) sur la corde à couper ou sur le même plan que cette corde, soit qu’elle touche le but, soit qu’elle ne le touche pas.

Claquètte (J. âx). Les cliquettes. Elles consistent en deux rectangles de bois de 15 centimètres sur 5 environ, entre lesquels on place l’index, et auxquels, par le pouce et le mouvement de la main, on fait exécuter les roulements de tambour les plus variés.

Tout bois peut servir à la confection de ces cliquettes.

Certaines sont même faites d’ardoise, mais les meilleures de toutes sont en hêtre (di fawe).

Coide (Pochî ou sât’ler à l’). Le saut à la corde, bien connu. V. grande coide, intrer d’vins, p’tite coide, tambour, tic tic, creux.

Coine. Les quilles 4 et 5. (V. fig. au mot bèye.)

Coirner. Frapper très obliquement de sa bille une paroi quelconque.

Coirnètte (J. è). Même signification que coirner.

Coleûr di châsse (J. âx). Les couleurs de bas. Un nombre indéterminé de joueurs, souvent de petites filles, s’assoient, ou s’accroupissent contre un mur de manière que tous les bas disparaissent au regard. Ce sont des enfants perdus. Un gardien veille sur eux, et le colloque suivant s’établit entre lui et la mère qui s’enquiert de sa progéniture, en gémissant : Hi ! Hi ! Hi ! Qu’avez-v’ donc mèmére ? Hou ! J’a pièrdou tos mès èfant ! Quélle coleûr di châsse aveu-t-il donc ! Bleûve. Vo-l’-là louquîz. Et l’enfant qui porte les bas bleus s’enfuit, poursuivi par sa mère qui finit par la rattraper, et lui donne des taloches en le reconduisant à la maison. Tous les enfants retrouvés, le jeu recommence. Pour varier, le gardien donne à chaque joueur la couleur de bas qu’il veut.

Colon qui vole (J. â). Pigeon vole !

Côp. Coup. De l’expression : li côp ou l’ péle qui sert à désigner le trimeur, au commencement d’une partie. On dit que le joueur touché le dernier par la personne qui compte a l’côp, l’autre a l’ pêle.

Côp d’ grâce. Une bille rendue par le gagnant au joueur ruiné (raspiné).

Côp d’ botte. Faute du jeu du saut de mouton qui consiste à frôler l’extrémité postérieure du cheval abaissé.

Côper ou à l’ cope (J. â). Le chat coupé. Ce jeu diffère des pouce en ce que le trimeur doit poursuivre une personne qu’il désigne à l’improviste jusqu’à ce qu’une autre passe entre poursuivant et poursuivi, et lance, par ce fait, le chat à ses trousses. Quand le coupeur est touché, il devient chat, et ainsi va la partie. Parfois l’on n’ose couper que si le poursuivi crie : dè l’ char ! dè l’ char ! J’ajoute que cette règle est rarement observée.

Côper. Couper. Terme de jeu de cartes.

Côper l’ coide. Couper la corde. Terme du jeu de l’oie.

Côper l’ pièrsin. C’est, dans le jeu de la savatte qui rôle, se précipiter au-dessus de ses amis pour saisir la savatte de l’autre côté du cercle, chose défendue par la règle du jeu.

Côper l’ tièsse â coq. Couper la tête au coq, ce que le joueur doit faire, les yeux bandés, et au moyen d’un vieux sabre ou d’une barre de fer.

Cori d’vins lès sèche. La course aux sacs. Le titre explique suffisamment le jeu.

Corrîhe. Fouet.

Couroubèt. Culbute.

Coupèrou. Culbute.

Coupèrou d’ mam’zèlle. Se fait dans l’autre sens de la culbute ordinaire. Sur un talus gazonné, en pente, l’amateur se couche sur le dos, la tête en bas, et se jette les jambes par dessus la tête.

Coûr. Cœur. Une des couleurs du jeu de cartes.

Court â long ou bien Court fistou (sèchî â). La courte paille.

Coûse à l’ chandèlle. La course à la chandelle. (V. chandèlle.)

Coûse âx raîne. Course aux grenouilles. Le joueur doit atteindre un but, tout en conservant dans une brouette une grenouille vivante qui cherche à s’en échapper.

Cov’rèsse (Fer). Lorsque deux palets se touchent ou se recouvrent aux jeux de la plate pèce et de la magaloche (bouchon).

Cowe d’on dragon. Queue d’un cerf-volant.

Cowe di r’nâ, ou cowe di mouton (J. à l’). La queue leu leu. Un joueur fait le loup (li leup) ; un autre, le berger (li bièrgî), tous les autres, les moutons (mouton). Ils forment une queue leu-leu en se tenant par le veston ou par la robe. Le berger en tête crie en décrivant un petit cercle : En me promenant dedans ce bois, tant que le loup ni est pas, loup, loup que fais-tu là ? Ji pèlle mès crompîre, dit le loup, et après une série de réponses dans ce genre, il en arrive à dire : Ji r’sême mi coûtai. Poquoi fer ? Po côper l’ gueûye à vos mouton. Vos n’ lès ârez nin, dit le berger, en défendant ses brebis contre les attaques du loup, qui cherche à se saisir de l’une d’elles. Lorsque toutes les brebis sont prises, la partie cesse et une nouvelle recommence dans les mêmes conditions. Parfois les préliminaires en me promenant, etc., ne sont point employés.

Coyaîne. Petit cercle dont on entoure la fossette dans différents jeux de billes.

Coyon (J. âx). Les cinq lignes. Jeu de cartes. Le coyon ou crolle est la ligne supplémentaire remise au joueur qui perd la partie.

Craboye. Toute fossette servant à cacher des billes.

Crâwe (J. à l’). Le jeu de crosse qui consiste à faire passer au delà de certaines limites une balle de bois (li jètte) par le moyen de bâtons crossés. Un clan de joueurs aide à ce passage, l’autre s’y oppose.

Crâwe. Crosse. Bâton noueux, recourbé à un bout et servant à lancer la balle au jeu de crosse.

Crâwer. Crosser. Lancer une balle au moyen de la crosse.

Crâwège. Action de crâwer.

Crâweu. Crosseur.

Creuh’ler. Terme du jeu de l’oie. Frapper de la séle la jante de la roue de façon à faire rebondir cette séle en avant ou en haut.

Creux (Fer l’). La croix de Malte. Au saut à la petite corde le joueur croise les bras au moment où il a sauté et les rouvre pour le saut suivant.

Creux (Fer l’). Au saut de mouton, au neuvième pas, l’on saute en avant, en arrière, par la tête et le postérieur du cheval.

Creuhe. A l’ dèye = tièsse.

Crohî. Croquer une bille. A cây’té et à l’ cabosse.

Crosse (Fer riv’ni so l’). Rappeler au perchoir. L’enfant attache un oiseau au moyen d’ine brâye à laquelle un fil est fixé. Il l’apprend à venir se reposer sur un perchoir en forme de T (li crosse) qu’il tient à la main, et cela lorsqu’il siffle de certaine façon.

Cruskènne. Bille de terre mal roulée.

Cwârjeu. Carte à jouer.