Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/ÉPERNON, en latin Sparno, bourg de France (Eure-et-Loir)

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Administration du grand dictionnaire universel (7, part. 2p. 685).

ÉPERNON, en latin Sparno, bourg de France (Eure-et-Loir), canton de Maintenon, arrond. et à 27 kilom. de Chartres, pittoresquement situé sur le penchant et au pied d’une colline dont la base est baignée par les belles eaux de la Gueslie ; 1,753 hab. Carrières de pierres meulières. Épernon, qui avait autrefois titre de ville, était défendue par une forteresse imposante dont on attribue la fondation à Hugues Capet ou à son fils Robert.

Sous Charles VI, la ville et le château tombèrent au pouvoir des Anglais, qui y demeurèrent longtemps et ne se décidèrent à s’éloigner qu’après avoir fait sauter les tours à l’aide de la mine. Indépendamment du château qui la protégeait, la ville possédait encore de solides murailles.

Après avoir dépendu de la maison royale de France, Épernon passa dans la maison de Montfort ; cette baronnie appartint ensuite tour à tour aux Vendôme et aux d’Albret. En 1581, Henri III l’acquit du roi de Navarre, pour la donner, avec érection en duché-pairie, à l’un de ses mignons, Nogaret de La Valette, si connu depuis sous le titre de duc d’Épernon. Après ce dernier, la seigneurie passa dans la famille de Goih de Rouillac, puis dans celle d’Antin, en perdant le titre de pairie. Enfin elle échut par acquisition au maréchal de Noailles, dont les descendants en possédaient encore le domaine à la fin du XVIIIe siècle. Épernon n’a pas d’autres souvenirs, et il reste à peine aujourd’hui trace de son ancien château.

De larges escaliers de grès conduisent de l’église, qui n’a aucune valeur architecturale, à la partie haute du bourg, où se voit un curieux édifice du XIIIe siècle, composé de trois nefs à voûtes d’ogive, soutenues sur de lourds piliers. Ces salles basses sont connues sous le nom de la Diane ou de Pressoirs d’Épernon.