Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/AMÉRIQUE — Races

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Administration du grand dictionnaire universel (1, part. 1p. 263).

Races. Les diverses races humaines se sont donné rendez-vous sur le continent américain. Le plus beau type, le type blanc de la race caucasienne, se trouve au Canada et dans les États-Unis. La peau des misses de New-York, de Philadelphie, de Baltimore et de Québec, ne le cède ni en blancheur ni en teintes rosées, à celle des young ladies de Londres et de nos Parisiennes. Le nègre du Congo, avec son nez écrasé, son front déprimé, sa chevelure laineuse et sa peau d’ébène, reconnaîtrait son sang, sans aucun mélange, parmi les noirs des États cotonniers, de Haïti et des Guyanes. Le teint olivâtre des populations malaisiennes et asiatiques se trouve chez les Indiens, parmi les races autochthones de l’Amérique du Nord et du Sud. Mais ce qui donne à l’Amérique une physionomie toute particulière au point de vue ethnologique, c’est le mélange continuel de toutes ces races, réalisant doublement la légende de la tour de Babel. On comprend que rien de semblable ne pouvait se produire dans l’ancien monde, où les populations d’origine différente, parquées chacune dans leurs limites naturelles, ne se mêlèrent jamais que sous l’impulsion d’événements accidentels, de guerres, d’invasions temporaires. L’expression de sang mêlé, qui désigne les nombreux individus réunissant dans leurs veines le sang de races diverses, et qui comprend les mulâtres, les créoles, les quarterons, octorons, etc., témoigne du rôle considérable que le croisement a joué dans le développement de la population américaine.