Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Abbadie (antoine-thomson d') (supplément)

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Administration du grand dictionnaire universel (16, part. 1p. 10).

ABBADIE (Antoine-Thomson d'), voyageur français, né à Dublin (Irlande) en 1810. Il avait huit ans lorsque son père, qui était originaire des Basses-Pyrénées, l’amena en France. M. d’Abbadie montra de bonne heure un goût très-vif pour les sciences et pour les voyages. En 1835, il obtint de l’Académie des sciences une mission pour le Brésil. S’étant rendu en Égypte à la fin de 1836, il y rencontra son frère et partit avec lui pour l’Éthiopie, qu’il explora de 1837 à 1845 ; de là, il passa dans le pays des Gallas, où il resta jusqu’en 1848. Il revint alors en France, rapportant une foule d’observations et de renseignements pleins d’intérêt, particulièrement au point de vue de la linguistique et de l’ethnographie des peuples qu’il a visités. En 1851, M. Antoine d’Abbadie alla examiner une éclipse de soleil en Norvège. L’année suivante, il fit un nouveau voyage en Éthiopie. De retour en France en 1853, il s’est fixé dans les Basses-Pyrénées. Ce savant voyageur est chevalier de la Légion d’honneur (1850), correspondant de l’Académie des sciences, membre de la Société de géographie, etc. Outre de nombreux articles publiés dans le Bulletin de la Société de géographie, on lui doit : Notes sur le haut fleuve Blanc (1849) ; Résumé géodésique des positions déterminées en Éthiopie. (1859, in-8o) ; Catalogue raisonné de manuscrits éthiopiens appartenant à M. A. d’Abbadie (1859, in-4o) ; Géodésie d’Éthiopie ou Triangulation d’une partie de la haute Éthiopie, par Ant. d’Abbadie (1860 et suiv., in-4o), ouvrage rédigé par M. Radan ; l’Arabie (1866, in-8o) ; l’Abyssinie (1868) ; Douze ans dans la haute Éthiopie (1868, in-8o), ouvrage fort remarquable ; Observations sur la physique du globe (1873, in-4o), etc. — Son frère, M. Arnaud-Michel d’Abbadie, né à Dublin (Irlande) en 1815, fit, en 1833, un voyage en Algérie, à la suite du maréchal Clausel. Trois ans plus tard, il se rendit à Alexandrie, y trouva son frère Antoine, et explora avec lui l’Éthiopie et le pays des Gallas de 1837 à 1845. Il a publié des articles sur ses voyages dans le Bulletin de la Société de géographie, s’est fixé dans les Basses-Pyrénées et s’est beaucoup occupé de l’étude de la langue basque. Nous citerons, parmi ses écrits : Sur le tonnerre en Éthiopie (1859, in-4o) ; Travaux récents sur la langue basque (1859, in-4o) ; Douze ans dans la haute Éthiopie (1868, in-8o). Il a été nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1850.