Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Abel (la mort d') (supplément)

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Administration du grand dictionnaire universel (16, part. 1p. 14-15).

de traduction ou d’imitation exagèrent encore, s’il se peut, la fadeur de l’original. Et ce qu’il y a de plaisant en tout cela, c’est que l’auteur avait la conviction très-sincère d’avoir imité avec un certain bonheur le style de la Bible et celui de MiltonI II fut cru sur parole, et, pour comble de bonhrur, pour achever le succès du poëme, des théologiens allemands s’avisèrent de l’accuser d’hérésie. Le bonhomme Gessner fut convaincu de valentinianisme ; de sorte qu’à l’attrait que donnait à son livre le goût de l’époque vint s’ajouter l’attrait du fruit défendu. Peu de livres ont été aussi souvent imprimés que celui de Gessner ; aucun peut-être n’est moins lu par nos contemporains.