Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Ami de la Religion et du Roi (L’), journal fondé en mai 1814 par MM. Adrien Leclère et Picot

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Administration du grand dictionnaire universel (1, part. 1p. 273).

Ami de la Religion et du Roi (L’), journal fondé en mai 1814 par MM. Adrien Leclère et Picot. Suspendu pendant les Cent-Jours, il reparut à la seconde Restauration comme feuille semi-hebdomadaire. En 1830, il modifia ou plutôt abrégea son titre, et s’appela simplement l’Ami de ta Religion, le roi étant devenu de trop. Ses propriétaires successifs ont été MM. Adr. Leclère et Picot, de Genoude et Dupanloup. Ses directeurs, pour faire la part du temps, sans doute comme on fait la part du feu, imaginèrent une nouvelle nuance politico-religieuse, le catholicisme libéral, mots qui durent être bien étonnés de se trouver ensemble. L’Ami de la Religion a éprouvé bien des vicissitudes ; toute son existence n’a été qu’une polémique acharnée, et pour ainsi dire incessante, avec le journal l’Univers et son successeur le Monde.

Toutefois, ces discussions n’étaient que des querelles intestines, et ne portaient guère que sur des points de discipline ecclésiastique ; mais dès qu’il s’agissait de la démocratie et des principes de 89, le plus touchant accord s’établissait entre les frères ennemis, et l’Arcades ambo du poëte latin n’avait jamais trouvé une plus juste application.

En 1862, l’Ami de la Religion a perdu son individualité, et s’est fondu dans le Journal des Villes et Campagnes : Tria juncta in uno.