Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Amsterdam hollande

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Administration du grand dictionnaire universel (1, part. 1p. 303).

AMSTERDAM, principale ville du royaume de Hollande, port de mer sur le golfe de l’Y et à l’embouchure de l’Amstel, qui lui a donné

pilotis, est traversée par un grand nombre de canaux qui la divisent en 90 îles réunies par environ 300 ponts. C’est une des villes les plus commerçantes du monde, et le port principal de la Hollande. Elle peut inonder tout le pays au moyen de ses écluses, et n’a pas besoin d’autre défense ; c’est.ce qui la sauva des armées de Louis XIV ; cependant les Français, commandés par Pichegru, y entrèrent en vain

?ueurs le 19 janvier 1795, la gelée ayant transormô

les eaux en une route solide.

Au x»e siècle, Amsterdam n’était qu’un village de pêcheurs ; mais sa population s’accrut rapidement au commencement du xvn<= siècle, quand elle eut secoué le joug des Espagnols ; dès lors elle devint, et elle resta jusque vers le milieu du xvrn<= siècle, l’une des premières villes du monde sous le rapport commercial. En fermant l’Escaut et en anéantissant le commerce d’Anvers, la paix de Westphalie porta la" splendeur d’Amsterdam à son comble. Napoléon Icf en fit la capitale du royaume qu’il créa en faveur de son frère Louis. Réunio’ en 1810 à l’Empire français, elle fut jusqu’en 18H le ch.-lieu du dép. du Zuyderzée. Son commerce, très-déchu et presque anéanti pendant quelques années, a repris depuis la paix son antique activité.

Les nombreux et vastes quais de cette ville, en grande partie plantés d’arbres, offrent un coup d’œil des plus animés et des plus agréables. Outre le pont de l’Amstel, sous lequel passent les plus gros navires, elle possède plusieurs édifices remarquables :

La Vieille Église (Oudekerke), construite au xiie siècle, est un beau monument du style ogival. Malheureusement elle menace ruine, et on a dû la consolider au moyen de poutres énormes qui traversent la nef. On y voit les tombeaux de plusieurs personnages célèbres dans les fastes maritimes de la Hollande.

La Nouvelle Eguse (Nieuwekerke), dont la disposition présente un chœur, un transept et deux bas-côtés, possède aussi de belles tombes monumentales, notamment celle de l’amiral Ruyter.

L’ancien hôtel de ville (Stadhuis), aujourd’hui le palais royal, l’un des plus beaux et des plus vastes monuments dès Pays-Bas, fut construit au milieu du xvte siècle, sur les plans de l’architecte Jacob van Campen. Il n’a pas fallu moins de treize à quatorze mille pilotis pour en soutenir la masse énorme. La façade, ornée de pilastres corinthiens, a 38 mètres de haut sur 94 de long : la coupole s’élève à 78 mètres au-dessus du faite ; elle repose sur des arcades à plein cintre appuyées sur des colonnes. Avant que cet édifice eût été transformé en résidence royale (1808), on y admirait une foule dé tableaux exécutés par les meilleurs artistes de la Hollande, à 1 époque où les bourgmestres d’Amsterdam traitaient de puissance à puissance avec les princes et les rois. La plupart de ces ouvrages se trouvent aujourd’hui au nouvel hôtel de ville et au Musée ; le Stadhuis conserve toutefois quelques peintures importantes de Ferdinand Bol (Fabricius dans le camp de Pyrrhus. l’Election des Soixante-dix dans le camp d’Israël et Moïse), de Govert Flinck (Dentalus refusant