Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/BARRY (Gérald), savant anglais

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Administration du grand dictionnaire universel (2, part. 1p. 269).

BARRY (Gérald), savant anglais, également connu sous le nom de Giraldus Cambrensis, né dans le pays de Galles vers 1146, mort vers 1220. Il fut envoyé en France pour y achever ses études, et, de retour en Angleterre, il se signala par ses talents, mais surtout par son caractère inquiet, ardent et ambitieux. À la mort de son oncle, l’évêque de Saint-David, il fut appelé par le chapitre à lui succéder ; mais écarté de ce siège par Henri II, il retourna à Paris, où il se livra surtout à l’étude de la théologie et des décrétales, et où on lui offrit, en 1179, une chaire de droit canon, qu’il refusa. L’année suivante, il revint en Angleterre, fut chargé par l’archevêque de Cantorbéry d’administrer l’évêché de Saint-David, dont le titulaire avait été chassé, puis il fut nommé chapelain de Henri II, et, en 1185, secrétaire et conseiller du prince Jean, en Irlande. Il y recueillit les matériaux de sa Topographie de l’Irlande, ouvrage rempli de fables et d’erreurs grossières, que, pendant trois jours, il lut publiquement à Oxford en 1187. Après avoir prêché la croisade aux Gallois en 1188, il fut chargé d’administrer le royaume en l’absence de Richard Cœur-de-Lion. Le siège de Saint-David, objet de son ambition, étant de nouveau devenu vacant en 1198, on l’engagea à se porter comme candidat. « Un homme digne de l’épiscopat ne doit pas le demander, mais être demandé, » répondit-il. Désigné par le chapitre, il fut écarté par le roi Richard, comme il l’avait été déjà par son prédécesseur. Barry prit la détermination d’en appeler au pape ; il fit trois voyages à Rome, mais sans succès, et, renonçant pour toujours aux affaires du monde, il termina sa vie dans la retraite après avoir refusé, en 1215, ce même évêché de Saint-David, que cette fois on lui avait offert. Barry, dont le plus grand défaut était une vanité excessive, professait pour les moines une véritable aversion. Il ajouta, dit-on, à l’oraison dominicale cette variante : Seigneur, délivrez-nous de la méchanceté des moines (A monachorum malitia libera nos, Domine). Ses principaux ouvrages sont : Topographia Hiberniœ, publiée avec son Historia Vaticinalis de expugnatione Hiberniœ (Francfort, 1602) ; Itinerarium Cambriœ, (1585), etc.