Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Dantzell (joseph)

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Administration du grand dictionnaire universel (6, part. 1p. 95).

DANTZELL (Joseph), graveur en médailles français, né à Lyon le 7 décembre 1805. Il suivit les cours de l’école des beaux-arts de cette ville et fut l’élève du statuaire Legendre-Hérald, l’un des professeurs les plus distingués de cet établissement, et qui a été le maître de tous les Lyonnais qui se sont fait un nom dans les arts, les Bonassîeux, les Chambard, les Flandrin, les Guichard, etc. M. Dantzell avait étudié la gravure en taille douce ; le hasard dirigea ses travaux vers la gravure en médailles. En 1826, la ville de Lyon voulut faire frapper une médaillé en souvenir de l’exposition organisée au profit des Hellènes et des ouvriers sans ouvrage. Le dessin présenté par M. Dantzell fut jugé le meilleur, et cet artiste, qui n’avait jamais fait ni même vu faire de médailles, entreprit néanmoins de l’exécuter, d’après les indications de Legendre-Hérald, lequel lui expliqua les procédés employés par les graveurs les plus renommés de Paris. Le succès qui couronna l’entreprise hardie de M. Dantzell le détermina à abandonner la gravure en taille-douce pour la gravure en médailles. Ses compatriotes le chargèrent d’exécuter la médaille offerte en 1830 au journal le Précurseur, et une autre médaille à l’effigie de Geoffroy Saint-Hilaire. En 1839, il vint se fixer à Paris, où ses ouvrages commençaient à être connus et appréciés. Les Lyonnais le chargèrent de nouveau d’exécuter une grande médaille offerte par une société lyonnaise à M. de Montalembert à l’occasion d’un banquet. Il fit aussi, pour la commission des monnaies, les médailles de Pascal et de J. Warin, de la collection des grands hommes français ; la médaille de la princesse Marie de Bade, d’après un dessin de Sébastien Cornu ; celle de l’architecte Achille Leclère, de l’Institut, d’après un médaillon, dernier ouvrage de David d’Angers, qui avait lui-même désigné Dantzell pour reproduire son œuvre ; la grande médaille de la société des Amis des arts de Lyon (0m081 de diamètre) ; celle de l’expédition de Rome en 1849, commandée par l’État ; celle qui fut frappée en présence de l’empereur et de l’impératrice, lors de leur visite à la Monnaie de Paris en 1854, pour consacrer le souvenir de la refonte des anciennes monnaies de cuivre ; enfin celle de l’établissement des halles centrales, commandée par la commission des monnaies. Tels sont les principaux travaux qui composent l’œuvre de Joseph Dantzell. Ses qualités dominantes sont une grande sagesse d’exécution, une sobriété sévère d’ornementation, un talent sérieux, une composition toujours claire, aisément intelligible, un heureux arrangement des figures, une harmonie tranquille qui séduit l’œil et donne à ses ouvrages un véritable charme.