Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Elme (feu Saint-)

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ELME (feu saint-), s. m. (èl-me — corrupt. italienne de Érasme, les marins de la Méditerranée invoquant le Saint de ce nom durant la tempête). Météorol. Aigrette lumineuse, qui voltige quelquefois à l’extrémité des vergues et des mâts des navires, et que l’on considère comme un phénomène électrique. || Flamme qui voltige quelquefois à la surface des flots. || Les anciens marins donnaient au feu saint-elme le nom de Castor et Pollux, et attachaient à ce phénomène des idées superstitieuses.

— Encycl. Physiq. Quand le temps est orageux, les épais nuages chargés d’électricité qui obscurcissent le ciel sont assez rapprochés de la terre pour décomposer par influence l’électricité neutre du sol, principalement dans les objets élevés, attirer vers la superficie le fluide de même nom contraire, et refouler le fluide de même nom. Les objets sont alors soumis à une attraction qui accumule leur électricité dans les parties supérieures, et peut l’en faire jaillir sous forme d’aigrettes lumineuses, accompagnées quelquefois d’un léger pétillement.

Lorsque ces aigrettes se montrent sur les navires, aux extrémités des mats et des vergues, aux filaments des cordages, les marins leur donnent le nom de feux Saint-Elme. Dans quelques localités, on les a appelées feux Saint-Nicolas, Sainte-Claire, Sainte-Hélène, etc. Les Portugais disent corpo-sanio, et les Anglais comozants. Pour les anciens, ces aigrettes, qui vont quelquefois par couples, étaient Castor et Pollux. Inutile de dire que, pendant des siècles, des idées superstitieuses étaient iininanquableioent éveillées par la vue de ces feux, qui d’ailleurs passent pour annoncer le retour du beau temps.

Si l’exnlication des feux Saint-Elme est toute moderne, leur description est fort ancienne. M Daguin rappelle que César vit le fer des lances d’une légion devenir lumineux par une nuit d’orage. Des voyageurs ont vu des aigrettes s’échapper, en temps d’orage, de leurs cheveux, des bords de leur chapeau, des extrémités de leurs doigts, quand ils élevaient la main.

Au lieu de simples aigrettes, on a vu quelquefois des lueurs de grandes dimensions, pareilles à des flammes. Il y a même lieu de s’étonner qu’on n’en aperçoive pas davantage par les temps orageux.


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