Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/FRÉDÉRIC III, dit le Beau, archiduc d’Autriche

La bibliothèque libre.
Administration du grand dictionnaire universel (8, part. 2p. 796).

FRÉDÉRIC III, dit le Beau, archiduc d’Autriche, né en 1286, mort en 1330, était fils de l’empereur Albert Ier. Il ne put obtenir de succéder à son frère Rodolphe sur le trône de Bohème, et ne fut pas plus heureux lorsqu’il aspira à l’empire. En 1314, six électeurs donnèrent leurs voix à Louis de Bavière, qui fut couronné à Aix-la-Chapelle le 26 novembre de la même année. Quatre électeurs se prononcèrent en faveur de Frédéric, qui, de son côté, se fit couronner par l’archevêque de Cologne. L’Italie et l’Allemagne se partagèrent entre les deux compétiteurs, dont les armées se rencontrèrent près de Mülhdorf en 1322. Fait prisonnier, Frédéric fut enfermé dans la forteresse de Trausnitz, où il resta trois ans. Louis de Bavière Lui rendit la liberté, à condition qu’il renoncerait à toute prétention à la couronne impériale, qu’il ferait consentir ses frères à rendre toutes les terres relevant de l’empire, et que, dans le cas où ceux-ci refuseraient, il se reconstituerait prisonnier. Le frère de Frédéric, Léopold, protesta contre ce traité et déclara qu’il défendrait ses droits par les armes. Fidèle à sa promesse, Frédéric alla offrir à l’empereur de reprendre ses chaînes ; mais celui-ci ne voulut pas montrer moins de grandeur d’âme et lui laissa la liberté. Il l’embrassa, et, en signe d’amitié, dit-on, il le fit coucher avec lui dans le même lit. Schiller et Uhland ont célébré dans leurs vers ce trait de la loyauté allemande.