Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/GRANIER DE CASSAGNAC (Bernard-Adolphe), publiciste et homme politique français (supplément 1)

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Administration du grand dictionnaire universel (16, part. 3p. 917).

GRANIER DE CASSAGNAC (Bernard-Adolphe), publiciste et homme politique français.

— En 1872, M. Clément Duvernois, ayant quitté l’Ordre pour s’occuper exclusivement d’affaires financières qui devaient le conduire devant la police correctionnelle, M. Granier de Cassagnac devint un des principaux rédacteurs de la feuille bonapartiste, dans laquelle il put impunément déverser l’outrage et la calomnie sur la République et les républicains. Après le coup d’État parlementaire du 24 mai 1873, il continua sa campagne avec une croissante ardeur. Maire de Plaisance, membre du conseil général du Gers, pour le canton d’Aignan, il se porta candidat à la députation dans ce département, à Mirande, le 20 février 1876. Dans sa profession de foi, il disait notamment : « Nous avions ensemble acclamé l’Empire et pendant dix-huit années nous l’avons ensemble soutenu. L’ordre, la sécurité, la longue prospérité qu’il avait donnés aux campagnes sont encore vivants dans votre mémoire, et c’est en vous rappelant ces souvenirs que je viens de nouveau solliciter vos suffrages… Si la révision de la constitution venait à être opérée pendant la durée de mon mandat, je voterais pour que le régime actuel fût changé en totalité, et je demanderais que la révision fût opérée à l’aide d’un appel au peuple. » Il eut pour concurrents M. Maumus, candidat républicain, et M. de Gontaut, légitimiste. Élu député par 10,463 voix, il alla siéger à la chambre dans le groupe bonapartiste et il vota constamment avec la minorité antirépublicaine. Le 23 novembre 1876, il prononça un discours pour défendre le budget des cultes. Le 4 mai 1877, il vota contre l’ordre du jour qui invitait le ministère à surveiller les dangereuses menées du parti clérical. Le 17 du même mois, il applaudit au message du maréchal de Mac-Manon, qui déclarait la guerre à la majorité républicaine de la Chambre des députés et nommait un ministère composé de cléricaux, de monarchistes et de bonapartistes. Le 19 juin, il vota contre l’ordre du jour de défiance contre la ministère. Après la dissolution de la Chambre des députés, M. Granier de Cassagnac fut désigné par le gouvernement comme le candidat officiel de l’administration, et, le 14 octobre 1877, il fut réélu député dans l’arrondissement de Mirande par 12,640 voix contre 6,920 données au candidat républicain, M. Sansot. Outre les ouvrages que nous avons cités, il a publié : Histoire des origines de la langue française (1872, in-8o) ; le 10 mars à Chiselhurst (1874, in-12) ; Histoire populaire illustrée de l’empereur Napoléon III (1874-1875, in-8o), avec Paul de Cassagnac ; Histoire de la colonne Vendôme (1875, in-16), etc.