Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/GUILLOT-GORJU (Bertrand HARDOUIN DE SAINT-JACQUES, dit), célèbre farceur du XVIIe siècle

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Administration du grand dictionnaire universel (8, part. 4p. 1630).
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GUILLOT-GORJU (Bertrand Hardouin de Saint-Jacques, dit), célèbre farceur du XVIIe siècle, successeur de Gaultier-Garguille à l’hôtel de Bourgogne, né en 1600, mort à Paris en 1648. Avant de monter sur les planches, il avait été apothicaire à Montpellier pendant quelque temps. Il débuta à l’hôtel de Bourgogne en 1634, après avoir voyagé avec un charlatan. Pendant huit ans, Guillot-Gorju attira la foule à ce théâtre ; il savait surtout contrefaire les médecins avec une verve extraordinaire. Sa mémoire était prodigieuse ; quelquefois il énumérait avec une incroyable volubilité, tantôt les simples et les drogues des apothicaires, tantôt les instruments des chirurgiens, ou même les outils des diverses professions d’industrie. Sauval fait ainsi son portrait : C’était un grand homme noir, fort laid ; il avait les yeux enfoncés, un nez de pompette, et, quoiqu’il ne ressemblât pas mal à un singe et qu’il n’eût que faire d’avoir un masque sur le théâtre, il ne laissait pas d’en avoir toujours un. » Il ne joua qu’environ huit ans. On a trouvé à la Bibliothèque nationale un petit livre imprimé à Troyes, en 1682, et intitulé : les Débats et fameuses rencontres de Gringalet et de Guillot-Gorju, son maître. Cet ouvrage, ennuyeux et grossier, est dédié au père de sobriété, le grotesque Jean Farine, super-intendant de la maison comique, hostel de Bourgogne, à Paris, et il est précédé d’une fausse approbation de Gros-Guillaume et de Gaultier-Garguille,