Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/ORLÉANS (Louis Ier D’), tige de la première maison d’Orléans, deuxième fils de Charles V

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Administration du grand dictionnaire universel (11, part. 4p. 1481).

ORLÉANS (Louis Ier D'), tige de la première maison d’Orléans, deuxième fils de Charles V, né à Paris en 1371, mort en 1407. Connu d’abord sous le nom de comte de Valois, il reçut de son frère Charles VI le duché d’Orléans (1392) et épousa Valentine Visconti, qui lui apporta ses droits sur le Milanais. Lors de la démence du roi, ses oncles, les ducs de Berry et de Bourgogne, s’emparèrent de la régence et écartèrent du pouvoir Louis d’Orléans, dont la vie dissolue et les relations criminelles avec la reine Isabelle étaient un scandale pour l’opinion publique. Mais l’influence de la reine le fit rentrer au conseil (1393), dont il parvint à écarter le duc de Bourgogne. Maître de l’autorité, il dissipa les trésors de l’État d’une manière scandaleuse et écrasa le peuple d’impôts ; il s’empara même des trésors amassés dans la tour du Louvre. Mais le nouveau duc de Bourgogne, Jean sans Peur, vint, aussitôt après la mort de son père, disputer le pouvoir à Louis d’Orléans, qu’il força de fuir à Melun avec la reine (1404). La guerre civile commença à s’organiser entre les factions de Bourgogne et d’Orléans, pour qui la France était une proie. Louis vint camper sous les murs de Paris avec une armée de 20,000 hommes. Une réconciliation menteuse rapprocha un instant les deux adversaires, qui se partagèrent l’autorité et unirent leurs forces contre les Anglais. Mais la haine ne dormit pas longtemps ; elle se réveilla terrible, avivée encore par des paroles outrageantes de Louis. Enfin, le 23 novembre 1407, le duc d’Orléans est assassiné pendant la nuit dans la rue Vieille-du-Temple, au coin de la rue Barbette, par des hommes apostés par le duc de Bourgogne, qui se crut assez sûr de l’opinion pour faire prononcer en pleine Sorbonne l’apologie de ce meurtre. Telle fut l’origine des factions de Bourgogne et d’Armagnac. Louis laissait plusieurs enfants légitimes ou naturels, et, parmi ces derniers, le beau Dunois.