Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Prairial an VIII (JOURNÉE DU 30) (18 juin 1799)

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Administration du grand dictionnaire universel (13, part. 1p. 31).

Prairial an VIII (JOURNÉE DU 30) (18 juin 1799). Les élections de mai 1799, accomplies sous l’impression de nombreux désastres militaires, avaient fait entrer aux Cinq-Cents et aux Anciens un flot de députés hostiles au Directoire et qui transformèrent en majorité l’opposition qui s’agitait dans les deux conseils. La premier soin de cette majorité fut de faire entrer Sieyès au Directoire en remplacement de Rewbell, dont les pouvoirs venaient d’expirer, puis de destituer Treilhard, dans l’élection duquel on trouva un vice de forme. Enfin, elle acheva sa victoire en forçant Merlin et Larevellière-Lêpeaux à donner leur démission. Barras fut épargné. Gohier, Moulins et Roger-Ducos, dont la médiocrité n’inquiétait personne, prirent la place des directeurs sortants. C’est à cette sorte de coup d’État du Corps législatif que Bonaparte faisait allusion le 19 brumaire devant les Anciens : « La constitution ! vous l’avez violée au 18 fructidor, vous l’avez violée au 22 floréal (époque où le Directoire et le Corps législatif avaient cassé des élections), vous l’avez violée au 30 prairial ! »

Bonaparte n’avait pas d’ailleurs trop à se plaindre de tous ces coups d’État, précurseurs de celui qu’il exécutait dans le moment même et qui lui avaient frayé la voie.