Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/THIÉBAULT (Paul-Charles-François-Adrien-Henri-Dieudonné, baron), général et écrivain français, fils du précédent

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Administration du grand dictionnaire universel (15, part. 1p. 123).

THIÉBAULT (Paul-Charles-François-Adrien-Henri-Dieudonné, baron), général et écrivain français, fils du précédent, né à Berlin en 1769, mort à Paris en 1846. Il venait de faire ses études de droit, lorsque éclata la Révolution, dont il adopta chaleureusement les principes. Thiébault s’enrôla dans l’armée du Nord après le 10 août, se distingua à Blatow, à Bernisart, à Nerwinde, fut emprisonné après la défection de Dumouriez et fut sauvé par Granvelle, qui le prit pour secrétaire dans son ambassade de Danemark. Étant rentré ensuite dans l’armée, il prit part aux campagnes du Rhin, de Hollande et de Belgique, sous les ordres de Pichegru, d’Italie en 1796, et y remplit d’une façon brillante les fonctions de chef d’état-major. Sa vaillante conduite à la prise de Naples, en 1799, lui valut le grade d’adjudant général. Thiébault concourut ensuite à la défense de Gênes sous Masséna et fut promu général de brigade (1800). Après avoir rempli divers commandements à l’intérieur, il passa, en 1805, à la grande armée, contribua au succès de la bataille d’Austerlitz (1805), en se maintenant au village de Pratzen, malgré la grande infériorité de ses troupes, y reçut une grave blessure et devint gouverneur de Fulda (1806). Envoyé en Portugal en 1807, il combattit sous les ordres de Junot, fut promu, en 1808, général de division, passa ensuite en Espagne, devint gouverneur de la Biscaye, de la Vieille-Castille, puis de Salamanque, de Toro, de Zaïnora, de Ciudad-Rodrigo-d’Almeida, reçut la titre de baron en 1811, et quelques mois plus tard celui de comte. Il battit, cette même année, l’arrière-garde de Wellington à Aldea-de-Ponte. Rappelé en 1813, il se rendit à l’armée d’Allemagne et prit le gouvernement de Hambourg, puis de Lubeck. Après la chute de Napoléon, Louis XVIII donna à Thiébault le commandement de la 18e division militaire. Après une courte disgrâce, il passa dans le corps d’état-major et fut mis à la retraite en 1824. C’était un homme instruit qui aimait et cultivait les lettres. L’université de Salamanque lui conféra le titre honorifique de docteur. On lui doit les ouvrages suivants : les Soupers du jeudi (Paris, 1789, in-8°) ; Vues sur la réorganisation des quartiers généraux et des états-majors (Paris, 1800, in-8°) ; Manuel des adjudants généraux et des adjoints employés dans les états-majors (Paris, 1800, in-8°) ; Journal des opérations militaires du siège et du blocus de Gênes (Paris, 1801, in-8°) ; Recueil de pensées (Paris, 1811, in-8°) ; Du chant et particulièrement de la romance (1813, in-8°) ; Manuel général du service des états-majors (Paris, 1813, in-8°) ; Relation de l’expédition de Portugal faite en 1807 et 1808 (Paris, 1817, in-8°) ; Réflexions sur le corps d’état-major (Paris, 1820, in-8°) ; Influence d’une noblesse héréditaire et du droit de primogéniture sur la civilisation et la liberté (Paris, 1825, in-8°) ; la Défense de Paris (Paris, 1841, in-8°), etc. On lui doit, en outre, des Mémoires en 8 vol. restés manuscrits, ainsi que divers autres ouvrages, et des articles insérés dans l’Encyclopédie, les Annales militaires et le Spectateur.