Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/abâtardissement s. m.

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Administration du grand dictionnaire universel (1, part. 1p. 12).

ABÂTARDISSEMENT s. m. (a-bâ-tar-di-se-man — rad. abâtardir). Dégénération, corruption, altération du naturel ou du type primitif dans les races : L’abâtardissement d’une race d’animaux. L’ abâtardissement de certains végétaux. Il me semble voir dans le singe un animal à beaucoup d’égards conformé comme l’homme, dont il retient avec altération et par une sorte d’ abâtardissement les principaux traits. (Geoffroy St-Hil.) L’homme redeviendra ce qu’il était avant son abâtardissement. (Balz.) La statistique est muette sur le nombre effrayant d’ouvriers de vingt ans qui épousent des cuisinières de quarante à cinquante ans, enrichies par le vol. On frémit en pensant aux suites d’unions pareilles, au triple point de vue de la criminalité, de l’abâtardissement de la race et des mauvais ménages. (Balz.)

— Fig. Abrutissement, dégradation :L’abâtardissement des esprits, du courage. Tomber dans l’abâtardissement. (Nicole.) La divisibilité territoriale poussée à l’infini doit engendrer l’abâtardissement de la nation, la mort des arts et celle des sciences. (Balz.) La chaleur méphitique qu’y produit une réunion d’hommes n’est pas une des moindres raisons de l’abâtardissement progressif des intelligences. (Balz.)

— Esthét. : Lorsque la détérioration du goût est arrivée à son dernier période, il y a dans toutes les productions de l’art un abâtardissement général. La prodigalité de l’ornementation dans l’architecture romaine depuis Dioclétien, et le mélange des styles et des divers ordres, amenèrent le plus complet abâtardissement. (Dict. des arts.)