Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/amphitryon s. m.

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Administration du grand dictionnaire universel (1, part. 1p. 300-301).

AMPHITRYON s. m. (an-fi-tri-on — n. pr.}. Celui qui donne à dîner ; le maître de la maison où l’on dîne : Un aimable, un joyeux amphytrion. Pour un homme riche, le plus beau rôle en ce monde est celui d’amphitryon. (Grimod de la Reyn.) Travaillons à la gloire des amphitryons pour en augmenter le nombre et multiplier nos plaisirs. (Grimod de la Reyn.) Le premier devoir d’un amphitryon est de bien appareiller ses convives. (Brill.-Sav.) La France est la mère patrie des amphitryons. (Carême.) Il suivit la bande joyeuse chez l’amphitryon de la nuit. (G. Sand.) Il fut l’ami intime et le familier de tous les gens en place, le patron ou l’ amphitryon des gens de lettres. (Ste-Beuve.)

S’il est un rôle noble et bien digne d’envie,
C’est celui.d’un mortel qui fait en sa maison
Les honneurs de sa table en digne amphitryon.

Berchoux.

L’amphitryon du lieu, durant ce caquelage,
Dont le tumulte l’étourdit,
Se plaint tout bas que ce tapage
Des convives distraits lui dérobe l’hommage,
Que le dîner se refroidit.Delille.

— Le mot amphitryon est toujours masculin ; cependant un écrivain contemporain lui a donné la forme féminine : Une autre amphitryonne promit à la société l’exhibition d’un jeune sauvage. (Ph. Busoni.)

— Epithètes. Civil, digne, aimable, affable, agréable, gracieux, gai, joyeux, spirituel, soigneux, attentif, délicat, expert, habile, somptueux-, libéral, magnifique, prodigue, économe, chiche, avare, incivil, maussade, grossier, chagrin, fâcheux, caustique.

— Antonymes. Convive, invité.

AMPHITRYON, fils d’Alcée, roi de Tyrinthe, et petit-fils de Persée. Il épousa Alcmène, fille de son oncle Electryon, roi de Mycènes. Pendant une guerre qu’il soutenait contre les Théléboens, Jupiter revêtit ses traits pour tromper la fidélité d’Alcmène, qu’il rendit mère d’Hercule. Amphitryon le reconnut pour son fils, et périt dans une guerre entreprise de concert avec lui contre les Orchoméniens.

Amphytryon, comédie de Plaute. Avoir vu ou lu lAmphitryon de Molière, c’est connaître celui de Plaute, que notre grand comique a imité complètement, mais en surpassant l’auteur latin. Toutefois, la pièce de Plaute était si estimée des Romains, que, sous le règne de Dioclétien, on la faisait encore jouer dans les calamités publiques pour apaiser Jupiter. Ils pensaient sans doute dérider le iront du maître des dieux au souvenir de cette folie de jeunesse, et faisaient ainsi une application anticipée de notre vers français :

J’ai ri, me voilà désarmé.

Dans toutes les éditions de Plaute, cette pièce est placée la première. Elle a été tra— ■ duite en espagnol par don Villalobos. Rotrou l’a imitée en vers français, et c’est dans sa pièce que l’on trouve ce vers :

Foin d’un amphitryon où l’on ne dîne pas !

Dryden a également donné une imitation de Y Amphitryon en anglais. Divers poètes italiens ont approprié cette œuvre à leur théâtre. Pietro Pareta en a donné une assez remarquable traduction, ainsi que Louis Dolce, dans sa comédie del Marito. Nous citerons la traduction française de Mme  Dacier, et celle de l’avocat Girauld, qui parut en 1761.

Amphitryon, comédie de Molière en trois actes et en vers libres, représentée pour la première fois le g janvier 1668, imitation de la pièce de Plaute.

« Peu d’ouvrages, dit La Harpe, sont aussi réjouissants qu’Amphitryon. On a remarqué, il y a longtemps, que les méprises sont une des sources de comique les plus fécondes ; et comme il n’y a point de méprise plus forte que celle que peut taire naître un personnage qui paraît double, aucune comédie ne peut faire rire plus que celle-ci ; mais comme le moyen est forcé, le mérite ne serait pas grand si l’exécution n’était pas parfaite. » La pièce repose en effet tout entière sur une double méprise.

Pendant qu’Amphitryon, général des Thé-> bains, est allé combattre les ennemis, Jupiter, épris’d’Alcmène, épouse d’Amphitryon, prend la forme de celui-ci et trompe Alcmène à la faveur de cette métamorphose. Il s’est fait accompagner dans cette expédition de son fidèle Mercure, qui lui-même a pris les traits de Sosie, valet du général. De là les méprises les plus réjouissantes.

La pièce s’ouvre par un prologue, dans lequel Mercure commande à la nuit de ralentir sa marche afin de permettre à Jupiter de resT ter plus longtemps auprès d’Alcmène. On sait que cette intrigue du volage maître des dieux donna naissance à Hercule. Dès la première scène, Sosie, envoyé par son maître, s’arrête devant la maison de celui-ci et prépare le discours qu’il doit tenir à Alcmène, en le répétant devant sa lanterne. Rien de plus plaisant que sa stupéfaction en voyant apparaître sous ses propres traits Mercure, qui, non content de lui voler sa figure, lui vole son nom et le roue de coups de bâton. Amphitryon, à son retour, n’est pas moins étonné d’apprendre, de la bouche d’Alcmène elle-même, qu’il a eu la nuit précédente un rival reçu par son épouse comme le véritable Amphitryon. Ses reproches, la peur comique que cause à Sosie son autre moi, donnent lieu aux scènes les plus divertissantes. Molière ne pouvant mettre dans ce sujet à cause de sa nature extraordinaire, autant de vérités caractéristiques et d’idées morales que dans d’autres pièces, y a semé, plus que partout ailleurs, les traits ingénieux, agrément et les jolis vers. Enfin, les deux Amphitryon se trouvent en présence, et le général thébain, en voyant son image si parfaite, entre dans une colère très-légitime, mais que ses amis refusent de partager, dans l’impossibilité où ils se trouvent de distinguer le vrai du faux Amphitryon. Jupiter prend alors la parole ; il annonce qu’il va bientôt éclaircir ce mystère aux yeux de tous les chefs, qu’il invite en même temps à un festin ; et Sosie de s'écrier :

Je ne me trompais pas, messieurs, ce mot termine
Toute l'irrésolution ;
Le véritable Amphitryon
Est l'Amphitryon où l'on dîne.

Enfin Jupiter disparaît, emporté par un nuage.

La pièce de Molière est de nature à plaire aux esprits les plus simples comme aux plus délicats. Le sujet d’Amphitryon, étant pris dans le merveilleux mythologique, ne saurait blesser la morale, puisqu’il est en dehors de l’ordre naturel : On a toléré ce qu’il y a d’un peu licencieux dans le sujet, parce qu’il était donné par la Fable et reçu sur les théâtres anciens ; et on a pardonné ce que les métamorphoses de Jupiter et de Mercure ont- d’invraisemblable, parce qu’il n’y a point do pièces où l’auteur ait eu plus de droit de dire au spectateur : « Passez-moi un fait que vous ne pouvez pas croire, et je vous promets de vous divertir. »

C’est la première comédie que Molière ait écrite en vers libres. On prétendit alors que ce genre de versification était plus propre à la comédie que les rimes plates’, en ce qu’il y a plus de liberté et plus de variété. Cependant les rimes plates en vers alexandrins ont prévalu. Les vers libres sont d’autant plus malaisés à faire, qu’ils semblent plus faciles. Il y a un rhythme très-peu connu qu’il y faut observer, sans quoi cette poésie rebute.

Telle est cette pièce, où Molière a semé à pleines mains les traits d’une verve intarissable ; le rôle de Sosie est d’un comique achevé, surtout dans ce ravissant monologue (acte Ier, scène Ire), où le naïf valet fait en vers charmants la description d’un grand combat.

Voltaire assure que la première lecture d'Amphitryon le fit rire de si bon cœur qu’il se renversa sur sa chaise, tomba en arrière et faillit se tuer. « Il y a dans cette pièce, remarque M. Michelet, une verve désespérée, dans tel mot du prologue une crudité cynique que les seuls bouffons italiens hasardaient jusque-là, et qui, dans la langue française, étonne et stupéfie.

« La comédie d’Amphitryon, dit M. Philarète Chasles, est une allusion transparente aux amours de Louis XIV avec madame de Montespan. La jeunesse volage et passionnée de ce monarque continuait de fournir sa carrière triomphale ; à Hortenso Mancini avait succédé mademoiselle de la Vallière, et bientôt madame de Montespan. Le marquis de Montespan, noble provincial, s’accommodait peu de cet honneur que lui faisait le roi, et recevait une lettre de cachet qui l’envoyait vivre dans ses terres. La cour, éblouie et attentive, prosternée aux pieds du monarque, séduite d’ailleurs par grâce, l’élégance, les qualités supérieures, le don de commander et de gouverner les hommes, était prête a tout admirer et a tout approuver. Molière se fit courtisan à son tour.

« Amphitryon ressemblait fort à M. de Montespan, Louis XIV à Jupiter. Déjà Rotrou, dans les Sosies, avait emprunté il Plaute la plupart de ses traits comiques, et Molière ne se fit pas faute de reprendre son bien. De là, une œuvre puissante, infiniment supérieure, quant à la portée, à celle de l’auteur latin, œuvre d’une gaieté de ton et d’une richesse d’éloquente audace que l’on admire surtout quand on la compare a son modèle, car Plaute laissait tout à faire à Molière, quant au développement de l’idée principale : la destruction de toute morale, devant la force ; l’adultère lui-même consacré par une volonté souveraine ; le faible obligé de plier la tête et d’attacher une espèce d’honneur à ce qui déshonore dans une autre situation. Quand il s’agit d’un dieu ou d’un monarque, on ne doit faire aucune attention à l’infidélité conjugale, et M. de Montespan, comme Amphitryon, ne doit pas lutter avec Jupiter.

» Était-ce l’avis de Molière ? excusait-il cette brutalité du fait qu’il signalait avec tant de génie ? Nous ne le croyons pas. Les anciens eux-mêmes, auxquels il empruntait leur caricature, voyaient dans Jupiter devenu coupable d’adultère la puissance créatrice ravalée dans son excès ; ils ne l’approuvaient pas, puisqu’ils se moquaient à la fois d’elle et de l’humanité, et ce qui prouve que Molière, dont la gaieté est si triste, pensait absolument comme eux, ce sont les dernières paroles que Sosie adresse aux courtisans, avertis par Vexil que M. de Montespan venait de subir :

Que chacun chez soi doucement se retire ;
Sur telles affaires toujours
Le meilleur est de ne rien dire. »

Voilà qui est très-bien, mais nous ferons remarquer au savant commentateur que cette conclusion s’accorde difficilement avec ses prémisses : « Molière se fit courtisan a son tour. » Cette opinion que Molière aurait obéi à l’inspiration de Louis XIV, qui voulait ainsi affaiblir le scandale de ses désordres par la poétique allégorie des y amours de Jupiter, a été celle d’un grand nombre de critiques. Nous aurions quelque peine k la partager ; elle est aussi peu flatteuse pour le prince que pour l’écrivain, et elle répugne également à ridée que l’histoire nous inspire de Ta fierté du grand roi et à l’élévation de caractère de l’auteur du Misanthrope.

Parmi tes vers de l’Amphitryon qui sont restés dans la mémoire de tous, ceux-ci :

Le véritable Amphitryon
Est l’Amphitryon où l'on dine,

ont passé en proverbe, et, dans l’application, ils servent à exprimer ce sentiment d’égoïsme et d’intérêt qui pousse à encenser la force et la puissance. En voici quelques exemples :

« Aux yeux de bien des gens, l’usurpateur est le prince détrôné ; le roi légitime est celui qui dispose de la faveur et des emplois : l’Amphitryon de Sosie est celui où l’on dîne. » Napoléon (Pensées).

« Les paysans, en quelques endroits, étaient descendus sur la ville. Mais à peine la nouvelle se répand qu’à.. Paris les Rouges ont le dessous, vite les paysans se retirent et se prononcent pour Bonaparte. Le véritable Amphitryon est l’Amphitryon où l’on dine ! Il n’y a pas de gens plus à leur aise, dans les moments critiques, que nos Sosies gaulois. »

P.-J. Proudhon.

« Nommez-les, Parisiens, nommea-les pour vos représentants. Flagorneurs du peuple, flagorneurs de la bourgeoisie, flagorneurs des rois, toujours prêts à saluer. Y Amphitryon où l’on dine ; ce qu’ils vous demandent au nom de la patrie, du travail, de la famille, de la propriété, c’est de l’or, du luxe, des voluptés et des honneurs. » P.-J. Proudhon.

Ils ont tous, franchement, et purs de tels excès. L’intérêt’ pour principe et pour dieu le succès ; Changerions-nous cent fois de chef et de cuisine. Ils tiendront pour seul vrai le César où ton dine. V. de Laprade.

Amphitryon, opéra en trois actes, musique de G rétry, paroles de Sedaine, représenté à l’Académie royale de Musique en 1788. Cette pièce n’eut aucun succès, et prouve, avec d’autres ouvrages du même genre, que le célèbre compositeur liégeois manquait des qualités nécessaires pour soutenir le ton élevé d’un grand opéra. Excellent dans la comédie mêlée de chants, il n’a été que médiocre chaque fois qu’il a abordé le grand théâtre.

AMPHITHYONIADE s. m. (an-fi-tri-o-nia-de — rad. Amphitryon). Nom donné aux descendants d’Amphitryon. Il désigne plus particulièrement Hercule :

Il On dit aussi amphitrvonide.

AMPHITRYONISME s. m. (an-fi-tri-o-nisme— rad. Amphitryon). Néol. Goût, manie d’être amphitryon, de se poser en amphitryon : Il est toujours à craindre que I’auphitrvonisme n’arrive à ces monstruosités. (Arn. Frémy.)

AMPHIUME s. m. (an-fi-u-me).’Erpél. Genre de batraciens, originaires de l’Amérique du-Nord.

AMPHIUMIDÉ, ÉE adj. (an-fi-u-mi-dôrad. amphiume). Krpét. Qui ressemble à l’amphiume. Il On dit aussi amphiumoïdk.

— s. m. pi.. Famille de reptiles du groupo des trématodères, appartenant au sous-ordre des batraciens urodeles.

AMPHIUMOÏDE adj. (an-fi-u-mo-i-de — de amphiume, et du gr. eidos, forme, ressemblance). Syn. de amphiumidé.

AMPHODE s. m. (an-fo-de —du gr. amphodous, qui a des dents des deux côtés). Bot. Genre de plantes de la famille des légumineuses, dont l’unique espèce croit aux Antilles.

AMPHODÉLITE s. f. (an-fo-dé-li-te). Miner. Variété de wernérite, d’un gris verditre ou rougeâtre, à cassure lamelleuse. Vamphodélite raye la fluorine et est rayée par le phosphate de chaux. Elle est composée de silice, d’alumine, de chaux, de magnésie ot de protoxyde de fer.

AMPHODIPLOPSIE S- f. (an-fo-di-plo-psîdu gr. amphà, deux ; diplous, double ; opsis, vue). Pathol. Vice de la vision qui fait voir les objets doubles des deux yeux.

AMPHONIX s. m. (an-fo-nîks — du gr. amphi, des deux côtés ; onux, ongle). Entom. Genre d’insectes lépidoptères, de la famille des crépusculaires.

AMPHORE s. f. (an-fo-re — lat, amphora, même sens ; dérivé du. gr. amphi, des deux côtés, et pherô, je porte). Antiq. Vase de poterie à deux anses et, le plus souvent, de grandes dimensions, dont les Grecs et les Romains se servaient pour conserver l’eau, le vin, l’huile, les olives, et autres substances de même genre.

— Par. ext., S’applique à tout vase pouvant contenir un liquide ; il est alors syn. de bouteille, cruche, broc, mots qu’il sert à ennoblir. Mais quelle est ma folie ! est-ce qu’il faut briser l’ amphore quand on n’est plus ivre ? (A. Houss.) Elle rentrait portant son amphore de grés sur sa tête. (G. Sand.)

C’est maintenant, amis, qu’il faut vider l’amphore. Ronsard ;

Un pur nectar de l’amphore a coulé. Millevoye.

— Métrol. Chez les Romains, Unité des mesures de capacité. Cette mesure se divisait en 2 urnes, 3 boisseaux (modius), 6 demi-boisseaux (sèmimodius), S congés, 40 setiers (sex-' tarius)> 96 hémines, m quarts de setier (quartarius), 384 acétabules, 576 cyathes et 2,304 ligules. Suivant Letronne, elle correspondait à 26 litres 4 décilitres.

— Astron. Ancien nom du Verseau, signe du zodiaque. »

— Bot. Valve inférieure de certains fruits

AMPHORIQUE adj. (an-fo-ri-ke — rad. amphore). Qui vient d’une amphore, d’une bouteille.

— Méd. liésonnance amphorique, souffle amphorique, respiration amphorique, Son quo l’auscultation fait percevoir dans la poitrine, et auquel l’on donne le nom à.’amphorique parce qu’on l’imite très-bien en soufflant dans une amphore ou grande cruche vide, ou dans une carafe à goulot étroit et à parois résonnantes.

La respiration amphorique se lie à l’existence d’une cavité anormale et de grande dimension formée par la plèvre ou creusée dans le poumon, cavité qui contient une notable quantité d’air et communique avec les bronches.

AMPHOTÈRE adj. (an-fo-tè-re — du gr. amphoteros, l'un et l'autre). Chim. S'est dit des corps appelés aussi indifférents., qui ne sont ni acides, ni basiques, tels que la glycose, les gommes, etc.

AMPHOTIDE s. f. (an-fo-ti-de — du gr. amphi, autour ; ôtis, ôtidos, coussinet). Antiq. Calotte d’airain qui couvrait los oreilles et les parties les plus sensibles do la tôte des lutteurs, dans les combats du ceste.

AMPHRYSE, petit fleuve de la Thessalie, sur les bords duquel Apollon garda les troupeaux d’Admète et écorcha tout vif le satyre Marsyas. Ce fut aussi là qu’il aima Lycoris et qu’il tua Hyacinthe en jouant au palet.

AMPHYMÈNE s. m. (an-fi-mc-ne — du gr. amphi, autour ; humenion, petite membrane). Bot. Genre de plantes de la famille des légumineuses, tribu des papilionacées, qui appartiennent a l’Amérique équatoriale.

AMPHYSE s. m. (an-fi-ze— du gr. amà, ensemble ; phusâ} je gonfle). Entom. Genre do coléoptères heteromôres, famille des mélasornes, comprenant une espèce du Brésil méridional et une deuxième du Chili.

AMPIA LABIENA (an-pia-la-bi-é-na). Hist. rom. Loi décrétée à Rome, l’an 59 av. J.-C, pour récompenser Pompée. Elle reçut son nom des deux tribuns du peuple Ampius et Labiénus, qui l’avaient proposée.

AMPLE adj. (an-ple — lat. ampius. même sons). Où l’on peut se mouvoir a l’aise, qui dépasse en largeur et eu longueur la mesure ordinaire • Manteau, robe, habit tris-Ktivixs. Il portait un ample gilet jaune en poil de chèvre. (Balz.) Les Grecs portaient des vêtements amples qui ne gênaient aucun organe. (Maquel.)

— Par ext. Copieux, abondant : Faire un ample repas. Quand on a copieusement déjeuné, si l’on avale sur le tout une ample fosse de bon chocolat, on aura parfaitement digéré trois heures après, et l’on dinera quand même. (Brill.-Sav.) il Grand, considérable : Il faut qu’il ait quelque part un ample magasin de hardes. (Mol.)

La gent maudite aussitôt poursuivit Tous les pigeons, en Ht ample carnage.

Cet homme par la brigue aux honneurs parvenu Ne fait plus qu’abuser d’un ample revenu. Boileau.

|| Long, étendu, complet : Détails amples et circonstanciés. Une ample relation. Fournir d’(amples renseignements.

Les chroniques les plus amples Des veuves des premiers temps Nous fournissent peu d’exemples D’Artémises de vingt ans. J.-B. Rousseau.

|| Dans ce dernier sens, Se dit particulièrement en jurisprudence avec le mot informé : Remettre une cause jusqu’à plus ample informé. Nous aurions presque toujours besoin, avant de juger, d’un plus ample informé. (De Bonald.)

— Fig.- : Une ample moisson de gloire, de lauriers. Sa conduite fournit une ample matière à la médisance. Tout le monde visible n’est qu’un trait imperceptible dans l’ample sein de la nature. (Pasc.) Il y trouve même une matière ample et continuelle à ses actions de grâce. (Mass.)

Une ample comédie en cent actes divers, Et dont la scène est l’univers. La Fontaine.

Syn. Ample, grand, spacieux, vaste. Grand est l’expression la plus générale, il marque une étendue considérable dans toutes les dimensions. Ample ajoute à l’idée de grand celle de répondre largement à tous les besoins, de fournir au delà du nécessaire. Spacieux a rapport à l’espace considéré comme pouvant contenir à l’aise tout ce qu’on peut avoir besoin d’y mettre. Vaste exprime l’idée d’une grandeur indéfinie, qui étonne par l’absence des limites plutôt que par le nombre ou la qualité effective du contenu ; on dit d’un homme qu’il a l’esprit vaste, quand on sent qu’il est capable de grandes-pensées, quoique l’on ne connaisse pas ses pensées d’une manière précise.

Antonymes. Etriqué, étroit, exigu, modique, petit, resserré, restreint.

AMPLECTIF, IVE adj. (an-plek-tif ; t-vedu lati ampleetivus ; dérivé d’amplector, j’embrasse). Bot. Se dit de tout organe qui en embrasse un autre complètement.

Préfoliation amplective, Celle où les bords d’une feuille, pliée longitudinalement, embrassent les bords de deux autres fouilles pliées de la même manière : Les iris offrent un exemple de préfoliation amplective. (Lecoq.) || On dit aussi préfoliation embrassée.

AMPLEMENT adv. (an-ple-man — rad. ample). D’une manière ample, étendue, abondante : Je vous en entretiendrai plus amplement. L’autel, selon Bossuet, doit honorer et rétribuer amplement les prêtres. (Lamart.)

La nature ordonna ces choses sagement ; J’en dirai quelque jour les raisons amplement. La Fontaine

|| Copieusement : Il leur donna amplement à dîner. -(Acad.) Après avoir amplement déjeuné, nous retournâmes dans nos chambres. (Le Sage.) || Richement, élégamment :

Quand un carrosse fait de superbe manière, Et comblé de laquais et devant et derrière, S’est avec grand fracas devant nous arrêté, D’où sortant un jeune homme amplement ajusté... Molière.

Syn. Amplement, abondamment, en abondance, beaucoup, bien, considérablement, copieusement, à foison, fort, largement. V. Abondamment.

AMPLEPUIS, village du dép. du Rhône, arrond. de Villefranche ; pop. aggl. 1,073 hab. — pop. tôt. 5,311 hab. Fabriques considérables de toiles de fil et de coton.

AMPLEUR s. f. (an-pleur — rad. ample). Qualité dû ce qui est large, ample : L’ampleur d’une robe, d’une draperie. Ce rideau n’a pas assez d’ampleur. (Acad.)

— Par ext. Développement : Le front de ce jeune homme avait de l’ampleur. (Balz.)

Quelle couronne est faite à l’ampleur de ton front ! V. Hugo.

|| Qualité de ce qui est copieux, abondant. : Sa maladie, un peu coûteuse d’ailleurs, consistait à faire quatre repas d’une ampleur monastique. (***) || En parlant de la voix, Sonorité, étendue : Son organe manque d’éclat, mais son chant ne manque jamais d’ampleur. (G. Sand.)

— Fig ; : Abondance, élévation, »en parlant du style : Il y a beaucoup <f ampleur dans le style de Buffon. Il y a dans le style de Bossuet une majesté, une ampleur, une dignité naturelle et sublime. (La Harpe.) Le style arabe a une ampleur que ne connurent pas tes langues sémitiques plus anciennes. (Renan.) Chez Ces peuples, la poésie et la religion prennent une ampleur magnifique et inépuisable. (H. Taine.)

AMPLEXAT1LE adj. (an-plè-ksa-ti-ledu lat. amplexus, part, de amplecti, embrasser). Bot. Se dit do la radicule qui embrasse le cotylédon.

AMPLEXE s. m. (an-plè-kse-du lat. amplexus, embrassé). Paléont. Genre de polypiers fossiles.

AMPLEXICAUDE adj. (an-ple-ksi-kô-de entièrementdans unemembranetendue entre les cuisses.

AMPLEXICAULE adj. (^an-plè-ksi-kÔ-Sedu lat. amplexus, embrasse ; caulis, tige). Bot. Se dit des feuilles, pédoncules, pétioles, stipules, etc., lorsqu’ils embrassent la tige. S’ils n’embrassent la tige que dans la moitié de sa largeur, on les appelle semi-amplexicaules.

AMPLEXIFLORE adj. (an-plè-ksi-flo-redu lat. amplexus, embrassé ; flos, floris, (leur). Bot. Qui embrasse la lteur. Se dit des écailles du réceptacle de certaines composées.

AMPLEXIFOLIÉ, ÉE adj. adj. (an-plè-ksi-fo-li-é — du lat. amplexus, embrassé ; folium, feuille). Bot. Qui a des feuilles amploxicaules.

AMPLIANT (an-pli-an) part. prés, du v. Amplier.

AMPLIATEUR s. m. (an-pli-a-teur — rad. amplier). Celui qui fait une ampliation.

AMPLIATIF, IVE adj. (an-pli-a-tif, i-ve — du lat. ampliatus, part. pass. de ampliare,