Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/conquis, ise

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Administration du grand dictionnaire universel (4, part. 4p. 962).

CONQUIS, ISE (kon-ki, i-ze) part, passé du v. Conquérir. Soumis par les armes : Pays conquis. Si la Chine a été conquise par les Tartares, c’est que les Chinois mécontents gémissaient sous la tyrannie de leurs mandarins. (B. de St-P.)

Il ne faut qu’un bon vent, et Carthage est conquise.
                    Boileau.

— Fig. Gagné, acquis au prix de certains efforts : Des âmes conquises à Dieu. Des cœurs conquis par la douceur. La liberté veut être conquise. (Lamenn.) Autour des couvents, de petits champs, conquis sur le roc ou le torrent, semblaient cultivés comme les parterres les plus soignés de nos maisons de campagne. (Lamart.)

Le gain accroît la soif ; l’or grise la prudence ;
Le bien-être conquis appelle l’abondance.
                        Ponsard.

— Fam. Traiter en pays conquis, Traiter avec hauteur, sans ménagement : Traitke en pays conquis une province que l’on est chargé d’administrer. Ce sont de ces amis indiscrets qui traitent votre maison en pays conquis.

— Substantiv. Les conquis, Les peuples, les hommes soumis par un conquérant : Nous autres conquis, nous sommes partis de l’esclavage, pour arriver progressivement, à travers les siècles, à la souveraineté du peuple. (E. Sue.)