Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/marguerite s. f.

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Administration du grand dictionnaire universel (10, part. 4p. 1167-1168).

MARGUERITE s. f. (mar-ghe-ri-te — latmargarita, perle. La àeur de ce nom a été comparée à une perle. Le latin margarita provient du grec fnargaritês, qui paraît se rattacher au persan mervurid, perle. Nous lisons dans Pline, en effet, que c’est là un mot de provenance étrangère : Margarita est vox barbnra. Grimm le tira de l’anglosaxon meregrot, qui signifie proprement caillou de mer. Mais l’origine persane d’un mot grec est plus probable qu’une origine germanique. Delùtre rapproche le latin margarita et le grec margaritês du sanscrit mangari, perle, de mangu, beau, qu’il rapporte a, la racine mang, briller). Perte ; pierre précieuse. Il Vieux mot. il On a dit aussi marguerie.

— Ane. loc. prov. Jeter des marguerites aux pourceaux, Profaner les choses saintes ou les belles choses, en les prodiguant à des indignes. Il On dit aujourd’hui Jeter des perles aux pourceaux ou devant des pourceaux. Ce proverbe est tire de l’Évangile.

— Nom vulgaire de la pâquerette, appelée par les botanistes bellis vivace ; fleur de la même plante : Bouquet de marguerites. Cueillir des marguerites. La pâquerette ou marguerite des prés fleurit en toute saison. (Berthoud.).

J’ai vu naître la marguerite ; Je ne la verrai pas fleurir.

C. Delavione, Marguerite Pleur petite, Rouge au bord, Verte autour, Dis le secret de mes amours.

(Chanson normande.)

Il Grande marguerite, Nom vulgaire du chrysanthème à fleurs blanches. Il Marguerite jaune, Variété de chrysanthème. Il Reine marguerite, Aster delà Chine, il Marguerite bleue, Globulaire commune. Il Marguerite de la SaintMichel, Aster annuel. Il Marguerite d’Espagne, Catilinette.

— Fam. À la franche marguerite, Se disait autrefois de cette sorte de divination que les amoureux exercent en effeuillant des marguerites, disant successivement à chaque pétale qu’ils arrachent : Il ou Elle m’aime, un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout.

— Mar. Appareil à moufle, qu’on attache à un câble pour aider au mouvement du cabestan, lorsque celui-ci ne suffit pas pour lever 1 ancre. Il Nœud qu’on fait" à uno manœuvre, pour agir dessus avec plus de force.

— Techn. Outil a l’usage des corroyeurs, qui s’en servent pour rebrousser, corrompre, crépir et redresser le cuir. C’est un bloc de bois dur et de forme rectangulaire, dont le dessus, qui est plat et uni, porte une.bride de cuir dans laquelle l’ouvrier passo le bras, tandis que le dessous, qui est bombé, est couvert de sillons plus ou moins profonds et rapprochés, qui se coupent obliquement en formant des espèces de petites pyramides ou dents. Ou emploie aussi, pour certains cuirs, des marguerites de liège ; mais celles-ci sont unies sur la face ^îférieure, aussi bien que sur la face supérieure. Il On l’appelle aussi

ROULETTE.

—■ Comm. Légère étoffe de laine, de soie et de fil, qui se fabriquait anciennement a Amiens.

— s. f. pi. Ane. litt. Recueil de morceaux d’un style relevé ou recherché.

— Art vétér. Premiers poils blancs qui so montrent sur les tempes des chevaux, lorsqu’ils sont vieux..

— Encycl. Bot. Le nom de marguerite sert à désigner plusieurs plantes de genres différents, mais toutes de la famille des composées et de la tribu des corymbifères. La marguerite des prés ou grande marguerite est le chrysanthème ou mieux le pyrêthre leucanthème ; la marguerite des blés est le»chiysaruhèine des moissons ; la marguerite des parterres ou marguerite jaune est le chrysanthème & couronne. La marguerite de l’Inde est plus connue sous le nom de matrieaire, comme la petite marguerite sous celui de pâquerette. La marguerite de Saint-Michel est une espèce d’aster annuel. Enfin la leinË-marguerite est le nom donné par les jardiniers à l’aster de la Chine, devenu aujourd’hui le type du genre callistèphe.

— Allus. litt. Marguerite, héroïne du Faust de Gœthe. V. Faust.