La Cithare (Gille)/Hésiode

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La Cithare, Texte établi par Georges Barral Voir et modifier les données sur WikidataLibrairie Fischbacher (Collection des poètes français de l’étranger) (p. 29).

HÉSIODE


 
Quand tu passes devant les leschés ou la forge,
Conduisant ton troupeau boire au lit de gravier,
Aux Immortels tes chants plaisent plus, ô bouvier,
Que le sang du chevreau que le pasteur égorge.

L’ardent Midi brûlait la folle avoine et l’orge ;
L’air enflammé vibrait. Mais, pour te convier
Les Muses t’abritant de rameaux d’olivier,
Accompagnaient tes pas jusqu’à la verte gorge.

Sous le saule argenté, fleuri d’un blanc flocon,
Elles t’offraient des fruits et l’eau de l’Hélicon ;
Et, par Elles instruit, abreuvé de cette onde,

Tu chantais, écoutant la voix grave des cieux,
Les mythes primitifs, la genèse du monde,
Les travaux et les jours, les héros et les dieux.