Hallucinations prémonitoires

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HALLUCINATIONS PRÉMONITOIRES

par Mme de MANACÉINE

Lettre à M. Ch. Richet.
Saint-Pétersbourg, 20 août-1er  septembre.
Cher monsieur et ami,

En revenant à Saint-Pétersbourg, j’ai hâte de remplir votre prière réitérée, et de vous envoyer un récit exact des deux fantômes visuels dont j’ai eu la perception l’automne passé. Tout d’abord, je dois dire que, personnellement, j’ai toujours observé, relativement aux phénomènes de la télépathie, ainsi qu’aux phénomènes spiritiques et hypnotiques, une attitude réservée, pleine d’incrédulité et de doute. Par conséquent, je m’éloignais systématiquement de toutes les séances spiritiques et hypnotiques, d’autant plus que personne ne consentait à soumettre les expériences aux conditions que je trouvais indispensables pour l’exactitude des observations, et je ne voulais pas être dupe de quelques médiums hystériques ou prestidigitateurs.

En même temps, je dois dire que j’ai toujours possédé la faculté de me représenter vivement et objectivement tout ce que je voulais, c’est-à-dire qu’en lisant l’histoire d’une maladie je pouvais à volonté voir le malade et tous les phénomènes pathologiques de sa maladie ; en lisant le récit d’un voyage, je voyais non seulement mentalement mais comme objectivement les paysages décrits, etc. Cette faculté, apparemment, avait pour base un grand développement de la vie subjective des appareils nerveux, développement dû sans doute aux études que j’avais faites de ces appareils, de leurs fonctions subjectives, et des phénomènes hypnagogiques. Je suis complètement d’accord avec Purkinge, Johannes Müller, Herschel, Fechner, etc., sur l’idée que plus on cultive ces phénomènes, plus ils se développent.

Il va sans dire qu’avec une vie subjective fortement développée, mon système nerveux me donnait de temps en temps des phénomènes hallucinatoires indépendants de ma volonté. Ainsi, je connais pour l’avoir éprouvée l’hallucination hypnagogique décrite par Gœthe, et qui consiste en ce qu’on aperçoit un bouquet de fleurs, du milieu duquel sortent sans cesse des fleurs nouvelles riches en couleurs, et en formes variées. Le même phénomène se répète chez moi avec les visages humains, qui apparaissent pour se transformer continuellement, de telle sorte qu’il me semble que du milieu du visage que je vois, devant moi dans l’obscurité, en sort un autre, et ainsi de suite défile une série infinie des visages hideux ou beaux. J’ai plusieurs fois remarqué que par les efforts de ma volonté je puis changer le caractère de ces images hypnagogiques.

Cependant, je dois dire que pendant toute ma vie consciente j’ai de temps en temps un fantôme visuel ou une apparition hallucinatoire, qui reste complètement indépendante de ma volonté, et qui m’apparaît tantôt plusieurs fois par jour, tantôt rarement, après des périodes de temps plus ou moins longues. Ce fantôme visuel consiste en une étoile très brillante, ayant la grandeur de l’étoile du soir (Vénus). Elle m’apparaît ordinairement à une certaine distance de moi, suspendue au milieu d’une chambre ; mais quelquefois elle s’approche de moi et commence à briller tantôt sur mon épaule, tantôt sur ma poitrine. Une fois, alors que je me trouvais devant un miroir, je l’ai aperçue sur ma tête brillant au milieu de mes cheveux, et cette apparition me semblait si réelle, qu’involontairement j’ai porté mes mains vers elle, sous l’impression qu’il devait s’y trouver quelque chose de tangible. Bien souvent, je vois cette étoile brillante au-dessus de ma fille unique. À cause de cette étoile hallucinatoire, je suis devenue presque superstitieuse, puisqu’elle m’apparaît toujours avant quelque succès, quelque joie. Jamais je ne suis parvenue à évoquer l’apparition de cette étoile, malgré tous les efforts de ma volonté.

Je dois encore remarquer que les phénomènes hypnagogiques et hallucinatoires deviennent plus rares chez moi sous l’influence des émotions pénibles, des inquiétudes, et aussi sous l’influence des distractions et des fatigues de la vie des grandes villes — pour les bien voir et les bien observer, il me faut une vie tranquille, monotone même, une vie de travail scientifique ou littéraire.

Quant à l’influence des différentes saisons j’ai toujours observé que l’automne est le temps le plus favorable pour l’apparition des images hypnagogiques et hallucinatoires, puis viennent l’hiver et le commencement du printemps, tandis que les mois mai, juin, juillet et août sont ordinairement tout à fait défavorables aux différents phénomènes de la vie subjective de notre système neuro-cérébral. Puis, comme l’a déjà remarqué Johannes Müller, l’âge a une grande influence sur la vie subjective des appareils nerveux, c’est-à-dire que celle-ci devient de plus en plus faible à mesure que la vieillesse arrive.

Après ces remarques préliminaires faites, je passe à présent au récit désiré ; mais je dois avouer que, pendant toute ma vie, dans des cas sans nombre, j’avais eu l’occasion de me convaincre que les différents pressentiments que j’éprouvais se montraient toujours justes ; cependant je n’agissais jamais d’après mon pressentiment bien que toujours j’eusse à me repentir de n’avoir pas obéi à ce pressentiment.

L’année dernière, après avoir pris part au Congrès médical international, à Rome, j’ai passé six mois à voyager en Europe. En revenant à Saint-Pétersbourg, au commencement du mois de septembre, j’ai appris les nouvelles inquiétantes de la maladie de l’empereur Alexandre III. Comme j’avais eu l’extrême honneur de connaître personnellement le feu empereur et son auguste épouse l’impératrice Maria Feodorovna, les nouvelles de la maladie du tsar, qui devenaient de plus en plus alarmantes, me plongèrent dans une inquiétude si vive et si profonde, que je n’avais plus d’autres pensées, d’autres soucis que ceux qui se rapportaient à l’état de notre auguste malade.

Au commencement de la seconde moitié d’octobre (style russe) les nouvelles heureuses d’une amélioration dans l’état du feu empereur étaient arrivées à la capitale et tout le monde se mit à espérer et à se réjouir.

Le soir 17/29 octobre je me trouvais dans ma chambre et je me préparais à écrire une note préliminaire sur l’influence nuisible des doses répétées de phénacétine sur les reins des cobayes, des chiens et des lapins, quand tout à coup j’eus l’impression que quelqu’un se trouvait dans la chambre avec moi. En me retournant vivement j’aperçus la figure bien connue de l’empereur Alexandre III. Il était en habit militaire domestique dont je voyais clairement tous les détails de forme et de couleur ; mais comme j’étais assise, je me trouvais trop bas pour pouvoir bien voir le visage de l’apparition, c’est ce qui m’a forcée à renverser la tête en arrière pour mieux voir, et alors l’apparition a disparu lentement. Je n’ai ressenti aucune crainte, mais j’étais étonnée de la netteté avec laquelle m’est apparue cette hallucination et j’ai raconté tout de suite la vision que j’avais eue, à ma fille et aux autres membres de ma famille ; mais je ne trouvais rien d’extraordinaire dans cette hallucination-là, parce que, pendant des journées et des semaines entières, on ne parlait et on ne pensait qu’à la maladie de l’empereur.

Dès le lendemain, le 18/30 octobre, est arrivée la nouvelle que l’état de l’empereur Alexandre III s’est de nouveau aggravé et le 20 octobre toute la Russie a pris le deuil.

Le jeudi 3/15 novembre je suis allée avec ma fille à la cathédrale de Saint-Pierre et Saint-Paul pour y assister à la messe des morts et pour y prendre les derniers adieux du feu empereur. Le jour suivant, à dix heures du matin, c’est-à-dire le vendredi 4/16 novembre, je me trouvais au milieu de mon salon, éclairé par le soleil, et je parlais avec la maîtresse de musique de ma fille, Mlle Michéeff, en lui racontant ma visite à la cathédrale de Saint-Pierre et Saint-Paul, quand tout à coup j’aperçus bien distinctement M. Antoine Rubinstein en habit noir, assis devant le piano ouvert, les mains posées sur les touches du piano et sa tête de lion renversée un peu en arrière. Je le voyais par la vision indirecte, parce que le piano se trouvait à ma droite, tandis que je me tenais vis-à-vis des fenêtres et Mlle Michéeff et ma fille se tenant vis-à-vis de moi, avaient leurs dos tournés vers les fenêtres. En voyant tout à fait distinctement M. Rubinstein je me suis retournée vers le piano et au même moment la figure hallucinatoire a disparu lentement. J’ai dit alors à Mlle Michéeff et à ma fille, que je venais de voir M. Rubinstein assis devant le piano et ayant l’air de vouloir commencer à jouer et j’ai fait encore là-dessus la remarque suivante : « C’est heureux que M. Rubinstein soit bien portant, car autrement cette vision-là pourrait donner des inquiétudes superstitieuses, d’autant plus que quelques jours avant la mort de l’empereur je l’ai aperçu en vision hallucinatoire. »

Juste à ce moment j’aperçus de nouveau la figure de Rubinstein assis devant mon piano, dans la même pose, et je le vis aussi distinctement que la première fois. En me retournant vers le piano j’ai vu de nouveau la vision disparaître lentement, comme une fumée qui se disperse dans l’air humide. Cette seconde apparition m’a été un peu désagréable et je l’ai dit à Mlle Michéeff ; mais quelques secondes après nous nous sommes mises à causer des différentes rumeurs qui couraient alors dans la ville. Quelques minutes se passèrent ainsi quand tout d’un coup j’aperçus de nouveau M. Rubinstein encore assis devant mon piano, dans la pose décrite plus haut. Je le voyais distinctement, comme si c’eût été un homme vivant et non une vision hallucinatoire. Il disparut dès que je me fus retournée vers le piano. Cette fois je ne pouvais me défendre d’une impression pénible qui m’a donné le frisson tout le long de la colonne vertébrale et en même temps j’ai pâli. En m’adressant à Mlle Michéeff je l’ai priée de changer sa position, de sorte qu’en lui parlant je puisse voir le piano directement en face de moi. « Vraiment, ai-je dit, s’il arrive quelque chose à M. Rubinstein on peut devenir superstitieuse après ces apparitions réitérées et c’est heureux qu’il soit bien portant. » Le temps que j’ai mis à causer avec Mlle Michéeff avant le commencement de la leçon était exactement de 17 minutes.

À deux heures, ce même jour, j’ai raconté à M. le prince Tarchanoff ces hallucinations réitérées et lui ai fait les mêmes remarques qu’à Mlle Michéeff. Après cela nous n’avons plus parlé de cet incidente puisque je ne lui prêtais aucune importance ; mais cinq jours plus tard, c’est-à-dire mercredi 9/21 de novembre, j’appris que M. Rubinstein venait de mourir subitement à deux heures du matin, et que depuis vendredi dernier il s’est senti indisposé. Cette étrange coïncidence de mes hallucinations avec la mort subite de ce musicien célèbre a fait une si forte impression sur ma fille que j’avais beaucoup de peine à la tranquilliser et que je me reprochais d’avoir parlé en sa présence de mes visions hallucinatoires. Comme je n’ai pas pensé à M. Rubinstein au moment de ses apparitions, ni les jours précédents, je ne sais comment m’expliquer cette étrange coïncidence. Je dois encore ajouter que, pendant toute sa vie, M. Rubinstein n’est venu dans ma maison qu’une seule fois et que nos relations étaient tout à fait superficielles. Jamais M. Rubinstein n’a joué chez moi. La seule association involontaire qui pouvait exister entre la leçon de musique de ma fille et M. Rubinstein, se rapportait au fait suivant : se trouvant chez moi, le grand musicien a fait jouer ma fille qui n’avait alors que 10 ans, puis il l’a examinée par rapport à son ouïe musicale, et il m’a adressé ensuite les paroles suivantes : « Votre fille, madame, a une ouïe absolue, elle joue du piano avec tant de sens et de sentiment que cela démontre qu’elle doit être très douée pour la musique. Elle doit étudier la musique. Vous chargeriez votre âme d’un péché mortel, si vous ne lui faisiez pas étudier la théorie, l’harmonie, etc. Il y a, en elle, l’étoffe d’une vraie musicienne.

Voilà, cher monsieur et ami, le récit exact de ce qui m’est arrivé en automne de 1894 et que je ne puis m’expliquer que par une série de suppositions gratuites. Ainsi, par exemple, on peut supposer que l’idée de Rubinstein a été éveillée en moi par une association inconsciente, puis que cette apparition a précédé fortuitement la mort de Rubinstein. Mais alors il reste encore à expliquer pourquoi, pendant les années précédentes, je n’ai jamais vu d’apparitions hallucinatoires pareilles à celles de Rubinstein ? Je dois dire que, parmi toutes les visions hypnagogiques et hallucinatoires, il m’est arrivé bien rarement d’avoir eu des visions aussi distinctes, aussi plastiques et de réelle apparence que les deux hallucinations décrites plus haut.

Je me crois obligée de vous envoyer ce récit, parce que mon incrédulité aux phénomènes télépathiques et autres de même ordre ne me fait pas oublier que beaucoup de choses peuvent nous paraître invraisemblables, impossibles même, seulement à cause de la limitation trop étroite du champ de nos connaissances, de nos observations. Ainsi par exemple les contemporains d’Archimède étaient trop ignorants pour pouvoir comprendre le mécanisme d’une locomotive, et ils auraient certainement traité le récit et même l’apparition d’une locomotive comme une chose incroyable, comme un miracle ; tandis qu’Archimède lui-même était capable de comprendre la construction de la locomotive une fois qu’on la lui aurait eu expliquée et qu’on lui aurait eu démontré la force dynamique de la vapeur.

Au siècle dernier et même au commencement de notre siècle, on aurait traité de miracle et de chose invraisemblable le récit qu’on se peut parler de Stockholm à Upsala, de Saint-Pétersbourg à Péterhoff, etc., tandis qu’à présent la communication téléphonique est du domaine des faits réels, et ainsi de suite. En un mot la crédulité complète d’une part, ainsi que l’incrédulité absolue de l’autre, ne sont que les signes de l’ignorance. Un penseur, un homme de science, doit avant tout se rappeler que la source principale de nos connaissances exactes est dans nos sens et que ces sens sont bien souvent à la fois imparfaits et trompeurs.

En niant tout ce qui est resté inconnu à nos sens personnels et même aux sens de tout un peuple, de toute une nation, nous pouvons très bien tomber dans la même erreur que le roi de Siam qui a traité de menteur effronté le voyageur danois qui lui disait que l’eau des rivières, des lacs et même l’eau de mer devient solide pendant l’hiver dans les pays du Nord (Abercrombie).

Un mathématicien comme Laplace disait qu’il faut être très prudent par rapport aux récits des faits soi-disant improbables et impossibles, et puis il faisait remarquer qu’un fait, un phénomène inconnu a d’autant plus de chance d’être vrai qu’il nous paraît plus improbable et incroyable. Et c’est ainsi que tout en doutant, je me crois obligée de mettre les faits décrits à votre disposition ; mais je me permets de vous prier, dans le cas où vous voudriez publier mon récit, de l’imprimer en entier sans rien changer et sans rien omettre de ma narration.

Je ne pouvais pas, cher monsieur, vous envoyer ce récit lorsque je me trouvais en Angleterre, parce que mes notes sur les visions hallucinatoires que j’avais eues l’automne dernier, étaient restées à Saint-Pétersbourg et que je craignais d’écrire le récit en me basant exclusivement sur ma mémoire, car la mémoire peut nous tromper sans qu’on s’aperçoive de l’erreur inconsciente.

Ci-joint je vous envoie les témoignages de Mlle Michéeff et de M. de Tarchanoff.

Votre bien dévouée

Marie de Manacéine
Attestation du prince Jean de Tarchanoff.

Je témoigne, par ma propre signature, que 1o  Madame Marie de Manacéine, le 17/29 octobre 1894, m’a communiqué que le même jour, pendant qu’elle travaillait dans son cabinet, elle a eu la vision du feu empereur Alexandre III, qui paraissait se tenir debout derrière elle. Cette vision a eu lieu trois jours avant la mort de l’empereur. 2o  Le 4/16 novembre 1894, la même dame me raconta qu’au matin du même jour, pendant que l’on se préparait pour la leçon de musique de sa fille, elle a eu, trois fois de suite, la vision du musicien célèbre Antoine Rubinstein, qui lui paraissait assis près du piano, comme se préparant à jouer ; elle signala de suite ce fait étrange à la maîtresse de musique, à sa fille (Tatiana de Manacéine) et, vers les deux heures du même jour, à moi. L’on sait que cinq jours après cela, Rubinstein était mort et qu’avant sa mort tout le monde le considérait comme bien portant.

Prince Jean de Tarchanoff
Ancien professeur de physiologie à l’Académie militaire de médecine de Saint-Pétersbourg, académicien et professeur agrégé de physiologie à l’Université de Saint-Pétersbourg.

20 août/1 septembre 1895.

Attestation de Mlle  Michéieff.

Moi soussignée, je me rappelle très bien qu’étant venue chez Mme Manacéine vendredi matin (4/16 de novembre), je l’ai rencontrée au salon où se trouvait le piano et nous avons commencé à causer de sa visite à l’église de Saint-Pierre et Saint-Paul, et de ce qu’elle y a vu toute la famille impériale, Tout d’un coup Mme Manacéine s’est retournée vers le piano, qui était à sa droite, et d’un air étonné elle nous a dit qu’elle a vu très distinctement Rubinstein assis sur la chaise, devant le piano. « C’est heureux, dit-elle, que M. Rubinstein soit bien portant, car autrement on pourrait avoir une anxiété superstitieuse. »

Puis elle se mit à me raconter que quelques jours avant la mort de l’empereur Alexandre III, elle l’avait vu dans son cabinet, aussi distinctement que M. Rubinstein à présent, et juste pendant ce récit, M. Rubinstein lui apparut une seconde fois dans la même pose, devant le piano. Elle était désagréablement impressionnée par cette seconde vision, mais quelques moments après nous causions d’autre chose. Et alors la vision d’Antoine Rubinstein lui apparut pour la troisième fois ; après quoi Mme Manacéine a pâli et m’a priée, ainsi que sa fille, de changer notre position pour qu’elle puisse, en parlant, se trouver en face du piano. Mme Manacéine a dit alors : « S’il arrivait quelque chose à Rubinstein, on pourrait devenir superstitieuse par rapport à ces apparitions. Le mercredi suivant c’est-à-dire le 21 novembre. Rubinstein était mort et Mme Manacéine m’a demandé si je me souvenais de ce qui lui était arrivé vendredi passé. Ayant reçu ma réponse affirmative, elle m’a demandé de ne pas oublier ce cas-là, car mon témoignage pouvait être très important pour démontrer qu’elle a vu l’apparition de Rubinstein alors que personne ne se doutait de la mort prochaine de cet homme, et elle ajouta qu’elle se croit obligée, de communiquer ce cas-là à M. le professeur Charles Richet, qu’elle comptait voir pendant son séjour à Paris.

E. Michejeff.
Pétersbourg, Petite Italianskaja 26, log. 12.