Histoire des églises et chapelles de Lyon/Religieuses du Saint-Sacrement

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H. Lardanchet (vol. IIp. 215-217).

RELIGIEUSES DU SAINT-SACREMENT

L’institut des Pères du Saint-Sacrement et celui des religieuses du même nom doivent le jour au vénérable Père Eymard. Celui-ci né à La Mure (Isère), le 4 février 1811, d’un père profondément chrétien et d’une mère dont la piété était aussi éclairée que tendre, reçut au baptême, les noms de Pierre-Julien. Sa mère avait coutume de le porter fréquemment à l’église ; plus tard il essaya ses premiers pas à suivre sa mère dans les visites journalières qu’elle faisait au Saint-Sacrement. L’Eucharistie s’empara de son âme pour être toujours son centre et son inspiration. Un jour on cherchait Julien absent depuis plusieurs heures ; on le retrouve à l’église paroissiale près du tabernacle : « Je suis près de Jésus et je l’écoute, dit-il. »

Intérieur de la Chapelle des Religieuses du Saint-Sacrement, Place Morel.

Il entra au noviciat des Oblats de Marie à Marseille, le 7 juin 1829, et au grand séminaire de Grenoble, en octobre 1831. Là, il fut tonsuré le 17 mars 1832, reçut, la même année, les ordres mineurs ; en 1833, le sous-diaconat et le diaconat ; enfin la prêtrise le 20 juillet 1834. Nommé vicaire à Chatte, puis, curé de Monteynard le 2 juillet 1837, il se sentit attiré vers la vie religieuse, entra au noviciat des Maristes à Lyon, le 20 août 1839, et fit, l’année suivante, sa profession religieuse. Il ne tarda pas à connaître les charges importantes : envoyé à Belley comme directeur du petit séminaire, il devint, le 24 septembre 1844, provincial à Lyon ; le 21 septembre 1846, visiteur ; enfin, en juin 1850, maître des novices ; l’année suivante supérieur du collège des Maristes à la Seyne-sur-Mer.

Mais là n’était point sa vocation. Depuis 1851, il avait la pensée de fonder la congrégation du Sainl-Sacrement, et il réalisa ce dessein en louant, le 1er juin 1856, une maison à Paris, rue d’Enfer, 114. Ce fut le berceau de l’institut du Saint-Sacrement dans lequel les religieux s’engagent à un culte spécial pour l’Eucharistie en psalmodiant quotidiennement l’office devant le Saint-Sacrement exposé, et par des saints très solennels. La congrégation a beaucoup prospéré en ces dernières années, et les maisons de Home et de Belgique, notamment, accusent l’existence d’une sève généreuse dans l’arbre de l’institut ; on ne s’étonnera pas que la congrégation des rites instruise eu ce moment le procès de béatification de cet homme de Dieu, qui a tant fait pour le culte eucharistique. Le P. Eymard fonda également en 1858 une communauté de religieuses qu’il appela les Servantes du Très-Saint-Sacrement ; elles ont pour but le service de la sainte Eucharistie par l’adoration perpétuelle du jour et de la nuit. En dehors du temps consacré à l’adoration et à la psalmodie de l’office divin, elles s’occupent à confectionner des ornements pour les églises pauvres. La maison mère est à Angers. La maison de Lyon, établie en 1874, place Aissel, sur la colline de Croix-Rousse, comptait, en 1900, vingt-six religieuses.