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Histoire du Canada (Garneau)/Tome II

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Histoire du Canada, Tome II
depuis sa découverte jusqu’à nos jours
II
Imprimerie N. Aubin.

HISTOIRE
DU
CANADA
DEPUIS SA DÉCOUVERTE JUSQU’À NOS JOURS.
PAR
F. X. GARNEAU.


TOME SECOND.


QUÉBEC :
IMPRIMERIE DE N. AUBIN, RUE COUILLARD, No 14

1846.






SOMMAIRES.

LIVRE V.

Objet de ce chapitre. — Les persécutions politiques et religieuses fondent et peuplent les colonies anglaises, qui deviennent en peu de temps très puissantes. — Caractère anglais dérivant de la fusion des races normande et saxonne. Institutions libres importées dans le Nouveau-Monde, fruit des progrès de l’époque. — La Virginie et la Nouvelle-Angleterre. — Colonie de Jamestown (1607). — Colonie de New-Plymouth et gouvernement qu’elle se donne (1620). — Immensité de l’émigration. — L’Angleterre s’en alarme. — La bonne politique prévaut dans ses conseils, et elle laisse continuer l’émigration. — New-Plymouth passe entre les mains du roi par la dissolution de la compagnie. — Commission des plantations établie ; opposition qu’elle suscite dans les colonies ; elle s’éteint sans rien faire. — Établissement du Maryland (1632) et de plusieurs autres colonies. — Leurs diverses formes de gouvernement : gouvernemens à charte, gouvernemens royaux, gouvernemens de propriétaires. — Confédération de la Nouvelle-Angleterre. — Sa quasi-indépendance de la métropole. — Population et territoire des établissemens anglais en 1690. — Ils jouissent de la liberté du commerce. — Jalousie de l’Angleterre : actes du parlement impérial, et notamment l’acte de navigation passés pour restreindre cette liberté. — Opposition générale des colonies ; doctrines du Massachusetts à ce sujet. — M. Randolph envoyé par l’Angleterre pour faire exécuter ses lois de commerce ; elle le nomme percepteur général des douanes. — Négoce étendu que faisaient déjà les colons. — Les rapports et les calomnies de Randolph servent de prétextes pour révoquer les chartes de la Nouvelle-Angleterre. — Ressemblance de caractère entre Randolph et lord Sydenham. — Révolution de 1690. — Gouvernement. — Lois. — Éducation. — Industrie. — Différence entre le colon d’alors et le colon d’aujourd’hui, le colon français et le colon anglais.

Ligue d’Augsbourg formée contre Louis XIV. — L’Angleterre s’y joint en 1689, et la guerre, recommencée entre elle et la France, est portée dans leurs colonies. — Disproportion de forces de ces dernières. — Plan d’hostilités des Français. — Projet de conquête de la Nouvelle-York ; il est abandonné après un

commencement d’exécution. — Triste état du Canada et de l’Acadie. — Vigueur du gouvernement de M. de Frontenac. — Premières hostilités : M. d’Iberville enlève 2 vaisseaux anglais dans la baie d’Hudson. — Prise de Pemaquid par les Abénaquis. — Sac de Schenectady. — Destruction de Salmon Falls (Sementels.) — Le fort Casco est pris et rasé. — Les Indiens occidentaux, prêts à se détacher de la France, renouvellent leur alliance avec elle au premier bruit de ses succès. — Irruptions des cantons, qui refusent de faire la paix. — Patience et courage des Canadiens. — Les Anglais projettent la conquête de la Nouvelle-France. — État de l’Acadie depuis 1667. — L’Amiral Phipps prend Port-Royal ; il assiége Québec (1690) et est repoussé. — Retraite du général Winthrop, qui s’était avancé jusqu’au lac St.-Sacrement (George) pour attaquer le Canada par l’ouest, tandis que l’Amiral Phipps l’attaquerait par l’est. — Désastre de la flotte de ce dernier. — Humiliation des colonies anglaises. — Misère profonde dans les colonies des deux nations. — Les Iroquois et la Abénaquis continuent leurs déprédations. — Le major Schuyler surprend le camp de la Prairie de la Magdeleine (1691), et est défait par M. de Varennes. — Nouveau projet pour la conquête de Québec formé par l’Angleterre. — La défaite des troupes de l’expédition à la Martinique, et ensuite la fièvre jaune qui les décime sur la flotte de l’amiral Wheeler, font manquer l’entreprise. — Expéditions françaises dans les cantons (1693 et 1696) ; les bourgades des Onnontagués et des Onneyouths sont incendiées. — Les Miâmis font aussi essuyer de grandes pertes aux Iroquois. — Le Canada plus tranquille, après avoir repoussé partout ses ennemis, se prépare à aller porter à son tour la guerre chez eux. — L’état comparativement heureux dans lequel il se trouve, est dû à l’énergie et aux sages mesures du comte de Frontenac. — Intrigues de ses ennemis contre lui en France.

Continuation de la guerre : les Français reprennent l’offensive. — La conquête de Pemaquid et de la partie anglaise de Terreneuve et de la baie d’Hudson, est résolue. — M. d’Iberville défait trois vaisseaux ennemis et prend Pemaquid. — Terreneuve : sa description ; premiers établissemens français ; leur histoire. — Le gouverneur, M. de Brouillan, et M. d’Iberville réunissent leurs forces pour agir contre les Anglais. — Brouilles entre ces deux chefs ; ils se raccommodent. — Ils prennent St.-Jean, capitale anglaise de l’île, et ravagent les autres établissemens. — Héroïques campagne d’hiver des Canadiens. — Baie d’Hudson ; son histoire. — Départ de M. d’Iberville ; dangers que son escadre court dans les glaces ; beau combat naval qu’il livre ; il se bat seul contre trois et remporte la victoire. — Un naufrage. — La

baie d’Hudson est conquise. — Situation avantageuse de la Nouvelle-France. — La cour projette la conquête de Boston et de New-York. — M. de Nesmond part de France avec une flotte considérable ; la longueur de sa traversée fait abandonner l’entreprise. — Consternation des colonies anglaise. — Fin de la guerre : paix de Riswick (1797). — Difficultés entre les deux gouvernemens au sujet des frontières de leurs colonies. — M. de Frontenac refuse de négocier avec les cantons iroquois par l’intermédiaire de lord Bellomont. — Mort de M. de Frontenac ; son portrait. — M. de Callières lui succède. — Paix de Montréal avec toutes les tribus indiennes, confirmée solennellement en 1701. — Discours du célèbre chef Le Rat ; sa mort, impression profonde qu’elle laisse dans l’esprit des Sauvages ; génie et caractère de cet Indien. — Ses funérailles.

LIVRE VI.

De la Louisiane. — Louis XIV met plusieurs vaisseaux à la disposition de la Salle, pour aller y fonder un établissement. — Départ de ce voyageur ; ses difficultés avec le commandant de la flottille, M. de Beaujeu. — L’on passe devant les bouches du Mississipi sans les apercevoir, et l’on parvient jusqu’à la baie de Matagorda (ou St.-Bernard), dans le pays que l’on nomme aujourd’hui le Texas. — La Salle y débarque sa colonie et y bâtit le fort St.-Louis. — Conséquences désastreuses de ses divisions avec M. de Beaujeu, qui s’en retourne en Europe. — La Salle entreprend plusieurs expéditions inutiles pour trouver le Mississipi. — Grand nombre de ses compagnons y périssent. — Il part avec une partie de ceux qui lui restent pour les Illinois, afin de faire demander des secours en France. — Il est assassiné. — Sanglans démêlés entre ses meurtriers ; horreur profonde que ces scènes causent aux Sauvages. — Joutel et six de ses compagnons parviennent aux Illinois. — Les colons laissés au Texas, sont surpris par les Indigènes et tués ou emmenés en captivité. — Guerre de 1689 et paix de Riswick. — D’Iberville reprend l’entreprise de la Salle en 1698, et porte une première colonie canadienne à la Louisiane l’année suivante ; établissement de Biloxi (1698). — Apparition des Anglais dans le Mississipi. — Les Huguenots demandent à s’y établir et sont refusés. — Services rendus par eux à l’Union américaine. — M. de Sauvole lieutenant gouverneur. — Sages recommandations du fondateur de la Louisiane touchant le commerce de cette contrée. — Mines d’or et d’argent, illusions dont on se berce à ce sujet. — Transplantation des colons de Biloxi dans la baie de la Mobile (1701).

M. de Bienville remplace M. de Sauvole. — La Mobile fait des progrès. — Mort de M. d’Iberville ; caractère et exploits de ce guerrier. — M. Diron d’Artaguette commissaire-ordonnateur (1708). — La colonie languit. — La Louisiane est cédée à M. Crozat en 1712, pour 16 ans.

Une colonie canadienne s’établit au Détroit, malgré les Anglais et une partie des Indigènes. — Paix de quatre ans. — Guerre de la succession d’Espagne. — La France, malheureuse en Europe, l’est moins en Amérique. — Importance du traité de Montréal ; ses suites heureuses pour le Canada. — Neutralité de l’Ouest ; les hostilités se renferment dans les provinces maritimes. — Faiblesse de l’Acadie. — Affaires des Sauvages occidentaux ; M. de Vaudreuil réussit à maintenir la paix parmi les tribus de ces contrées. — Ravages commis dans la Nouvelle-Angleterre par les Français et les Abénaquis. — Destruction de Deerfield et d’Haverhill (1708). — Remontrances de M. Schuyler à M. de Vaudreuil au sujet des cruautés commises par nos bandes ; réponse de ce dernier. — Le colonel Church ravage l’Acadie (1704). — Le colonel March assiége deux fois Port-Royal et est repoussé (1707). — Terreneuve : premières hostilités ; M. de Subercase échoue devant les forts de St.-Jean (1705). — M. de St.-Ovide surprend avec 170 hommes, en 1709, la ville de St.-Jean défendue par près de 1000 hommes et 48 bouches à feu, et s’en empare. — Continuation des hostilités à Terreneuve. — Instances des colonies anglaises auprès de leur métropole pour l’engager à s’emparer du Canada. — Celle-ci promet une flotte en 1709 et 1710, et la flotte ne vient pas. — Le colonel Nicholson prend Port-Royal ; diverses interprétations données à l’acte de capitulation ; la guerre continue en Acadie ; elle cesse. — Attachement des Acadiens pour la France. — Troisième projet contre Québec ; plus de 16 mille hommes vont attaquer le Canada par le St.-Laurant et par le lac Champlain ; les Iroquois reprennent les armes. — Désastres de la flotte de l’amiral Walker aux Sept-Îles ; les ennemis se retirent. — Consternation dans les colonies anglais. — Massacre des Outagamis, qui avaient conspiré contre les Français. — Rétablissement de Michilimackinac. — Suspension des hostilités dans les deux mondes. — Traité d’Utrecht ; la France cède l’Acadie, Terreneuve et la baie d’Hudson à la Grande-Bretagne. — Grandeur et humiliation de Louis XIV ; décadence de la monarchie. — Le système colonial français.

Motifs qui engagent le gouvernement à établir le

Cap-Breton. — Description de cette île à laquelle on donne le nom d’Île-Royale. — La nouvelle colonie excite la jalousie des Anglais. — Projet de l’intendant, M. Raudot, et de son fils pour en faire l’entrepôt général de la Nouvelle-France, en 1706. — Fondation de Louisbourg par M. de Costa Bella. — Comment la France se propose de peupler l’île. — La principale industrie des habitans est la pêche. — Commerce qu’ils font. — M. de St.-Ovide remplace M. de Costa Bella. — Les habitans de l’Acadie, maltraités par leurs gouverneurs et travaillés par les intrigues des Français, menacent d’émigrer à l’Île-Royale. — Le comte de St.-Pierre forme une compagnie à Paris, en 1719, pour établir l’île St.-Jean, voisine du Cap-Breton ; le roi concède en outre à cette compagnie les îles Miscou et de la Magdeleine. — L’entreprise échoue par les divisions des associés.

LIVRE VII.

La Louisiane, ses habitans et ses limites. — M. Crozat en prend possession en vertu de la cession du roi. — M. de la Motte Cadillac, gouverneur ; M. Duclos, commissaire-ordonnateur. — Conseil supérieur établi ; introduction de la coutume de Paris. — M. Crozat veut ouvrir des relations commerciales avec le Mexique ; voyages de M. Juchereau de St.-Denis à ce sujet ; il échoue. — On fait la traite des pelleteries avec les Indigènes, dont une portion embrasse le parti des Anglais de la Virginie. — Les Natchés conspirent contre les Français et sont punis. — Désenchantement de M. Crozat touchant la Louisiane ; cette province décline rapidement sous son monopole ; il la rend (1717) au roi, qui la concède à la compagnie d’Occident, rétablie par Law. — Système de ce fameux financier. — M. de l’Espinay succède à M. de la Motte Cadillac, et M. Hubert à M. Duclos. — M. de Bienville remplace bientôt après M. de l’Espinay. — La Nouvelle-Orléans est fondée par M. de Bienville (1717). — Nouvelle organisation de la colonie ; moyens que l’on prend pour la peupler. — Terrible famine parmi les colons accumulés à Biloxi. — Divers établissemens des Français. — Guerre avec l’Espagne. — Hostilités en Amérique : Pensacola, île Dauphine. — Paix. — Louis XIV récompense les officiers de la Louisiane. — Traité avec les Chicachas et les Natchés. — Ouragan du 12 septembre (1722). — Missionnaires. — Chute du système de Law. — La Louisiane passe à la compagnie des Indes. — Mauvaise direction de cette compagnie. — M. Perrier, gouverneur. — Les Indiens forment le projet de détruire les Français ; massacre aux

Natchés ; le complot n’est exécuté que partiellement. — Guerre à mort faite aux Natchés ; ils sont anéantis, 1731.

État du Canada : commerce, finances, justice, éducation, divisions paroissiales, population, défenses. — Plan de M. de Vaudreuil pour l’accroissement du pays. — Délimitation des frontières entre les colonies françaises et les colonies anglaises. — Perversion du droit public dans le Nouveau-Monde au sujet du territoire. — Rivalité de la France et de la Grande-Bretagne. — Différends relatifs aux limites de leurs possessions. — Frontière de l’Est ou de l’Acadie. — Territoire des Abénaquis. — Les Américains veulent s’en emparer. — Assassinat du P. Rasle. — Le P. Aubry propose une ligne tirée de Beaubassin à la source de l’Hudson. — Frontière de l’Ouest. — Principes différens invoqués par les deux nations ; elles établissent des forts sur les territoires réclamés par chacune d’elle réciproquement. — Lutte d’empiétemens ; prétentions des colonies anglaises ; elles veulent accaparer la traite des Indiens. — Plan de M. Burnet. — Le commerce est défendu avec le Canada. — Établissement de Niagara par les Français, et d’Oswégo par les Anglais. — Plaintes mutuelles qu’ils s’adressent. — Fort St.-Frédéric élevé par M. de la Corne sur le lac Champlain ; la contestation dure jusqu’à la guerre de 1744. — Progrès du Canada. — Émigration ; perte du vaisseau le Chameau. — Mort de M. de Vaudreuil (1725) ; qualités de ce gouverneur. — M. de Beauharnais lui succède. — M. Dupuy, intendant. Son caractère. — M. de St.-Vallier second évêque de Québec meurt ; difficultés qui s’élèvent relativement à son siége, portées devant le Conseil supérieur. — Le clergé récuse le pouvoir civil. — Le gouverneur se rallie au parti clérical. — Il veut interdire le conseil, qui repousse ses prétentions. — Il donne des lettres de cachet pour exiler deux membres. — L’intendant fait défense d’obéir à ces lettres. — Décision du roi. — Le cardinal de Fleury premier ministre. — M. Dupuy est rappelé. — Conduite humiliante du Conseil. — Mutations diverses du siége épiscopal jusqu’à l’élévation de M. de Pontbriant. — Soulèvement des Outagamis (1728) expédition des Canadiens ; les Sauvages se soumettent. — Voyages de découverte vers la mer Pacifique ; celui de M. de la Vérandrye en 1738 ; celui de MM. Legardeur de St.-Pierre et Marin quelques années après ; peu de succès de ces entreprises. — Apparences de guerre ; M. de Beauharnais se prépare aux hostilités.

LIVRE VIII.

De l’Amérique et de ses destinées. — But des colonies qui y

ont été établies. — Le génie commerçant est le grand trait caractéristique des populations du Nouveau-Monde. — Commerce canadien : effet destructeur des guerres sur lui. — Il s’accroît cependant avec l’augmentation de la population. — Son origine : pêche de la morue. — Traite des pelleteries de tout temps principale branche du commerce de la Nouvelle-France. — Elle est abandonnée au monopole de particuliers ou de compagnies jusqu’en 1731, qu’elle tombe entre les mains du roi pour passer en celles des fermiers. — Nature, profits, grandeur, conséquences de ce négoce ; son utilité politique. — Rivalité des colonies anglaises ; moyens que prend M. Burnet, gouverneur de la Nouvelle-York, pour enlever la traite aux Français. — Lois de 1720 et de 1727. — Autres branches de commerce : pêcheries, combien elles sont négligées. — Bois d’exportation. — Construction des vaisseaux. — Agriculture ; céréales et autres produits agricoles. — Jin-seng. — Exploitation des mines — Chiffre des exportations et des importations. — Québec, entrepôt général. — Manufactures : introduction des métiers pour la fabrication des toiles et des draps destinés à la consommation intérieure. — Salines. — Établissement des postes et messageries (1745). — Transport maritime. — Taxation : droits de douane imposés fort tard et très modérés. — Systèmes monétaires introduits dans le pays ; changemens fréquens qu’ils subissent et perturbations qu’ils causent. — Numéraire, papier-monnaie : cartes, ordonnances ; leur dépréciation. — Faillite du trésor, le papier est liquidé avec perte de 5/8 pour les colons en 1720. — Observations générales. — Le Canadien plus militaire que marchand. — Le trafic est permis aux fonctionnaires publics ; affreux abus qui en résultent. — Lois de commerce. — Établissement du siège de l’Amirauté en 1717 ; et d’une bourse à Québec et à Montréal. — Syndic des marchands. — Le gouvernement défavorable à l’introduction de l’esclavage au Canada.

Coalition en Europe contre Marie-Thérèse pour lui ôter l’empire (1740). — Le maréchal de Belle-Isle y fait entrer la France. — L’Angleterre se déclare pour l’impératrice en 1744. — Hostilités en Amérique. — Ombrage que Louisbourg cause aux colonies américaines. — Théâtre de la guerre dans ce continent. — Les deux métropoles, trop engagées en Europe, laissent les colons à leurs propres forces. — Population du Cap-Breton ; fortifications et garnison de Louisbourg. — Expédition du commandant Duvivier à Canseau et vers Port-Royal. — Déprédations des corsaires. — Insurrection de la garnison de Louisbourg. — La Nouvelle-Angleterre, sur la proposition de M. Shirley, en profite pour attaquer cette forteresse. — Le Colonel Pepperrell s’embarque avec 4,000 hommes,

et va y mettre le siège par terre, tandis que le commodore Warren en bloque le port ; — Le commandant français rend la place. — Joie générale dans les colonies anglaises ; sensation que fait cette conquête. — La population de Louisbourg est transportée en France. — Projet d’invasion du Canada, qui se prépare à tenir tête à l’orage. — Escadre du duc d’Anville pour reprendre Louisbourg et attaquer les colonies anglaises (1746) ; elle est dispersée par une tempête. — Une partie atteint Chibouctou (Halifax) avec une épidémie à bord. — Mortalité effrayante parmi les soldats et les matelots. — Mort du duc d’Anville. — M. d’Estournelle, qui lui succède, se perce de son épée M. de la Jonquière persiste à attaquer Port-Royal ; une nouvelle tempête disperse les débris de la flotte. — Frayeur et armement des colonies américaines. — M. de Ramsay assiège Port-Royal. — Les Canadiens défont le colonel Noble au Grand-Pré, Mines. — Ils retournent dans leur pays. — Les frontières anglaises sont attaquées, les forts Massachusetts et Bridgman surpris et Saratoga brûlé ; fuite de la population. — Nouveaux arméniens de la France ; elle perd les combats navals du Cap-Finistère et de Belle-Isle. — Marine anglaise et française. — Faute du cardinal Fleury d’avoir laissé dépérir la marine en France. — Le comte de la Galissonnière gouverneur du Canada. — Cessation des hostilités ; traité d’Aix-la-Chapelle (1748). — Suppression de l’insurrection des Miâmis. — Paix générale.

La paix d’Aix-la-Chapelle n’est qu’une trêve. — L’Angleterre profite de la ruine de la marine française pour étendre les frontières de ses possessions en Amérique. — M. de la Galissonnière, gouverneur du Canada. — Ses plans pour empêcher les Anglais de s’étendre, adoptés par la cour. — Prétentions de ces derniers. — Droit de découverte et de possession des Français. — Politique de M. de la Galissonnière, la meilleure quant aux limites. — Émigration des Acadiens ; part qu’y prend ce gouverneur. — Il ordonne de bâtir ou relever plusieurs forts dans l’Ouest ; garnison au Détroit, fondation d’Ogdensburgh (1749). — Le marquis de la Jonquière remplace M. de la Galissonnière. — Projet que ce dernier propose à la cour pour peupler le Canada. — Appréciation de la politique de son prédécesseur par M. de la Jonquière ; le ministre lui enjoint de la suivre. — Le chevalier de la Corne et le major Lawrence s’avancent vers l’isthme de l’Acadie et s’y fortifient ; forts Beauséjour et Gaspareaux ; Lawrence et des Mines. — Lord Albemarle, ambassadeur britannique à Paris, se plaint des empiétemens des Français (1750) ; réponse de M. de Puyzieulx. — La France se plaint à son tour des hostilités des Anglais sur mer. — Établissement des

Acadiens dans l’île St.-Jean ; leur triste situation. — Fondation d’Halifax (1749). — Une commission est nommée pour régler la question des limites : MM. de la Galissonnière et de Silhouette pour la France ; MM. Shirley et Mildmay pour la Grande-Bretagne. — Convention préliminaire : tout restera dans le Statu quo jusqu’au jugement définitif. — Conférences à Paris ; l’Angleterre réclame toute la rive méridionale du St.-Laurent depuis le golfe jusqu’à Québec ; la France maintient que l’Acadie, suivant ses anciennes limites, se borne au territoire qui est à l’est d’une ligne tirée dans la péninsule de l’entrée de la baie de Fondy au cap Canseau. — Notes raisonnées à l’appui de ces prétentions diverses. — Les deux parties ne se cèdent rien. — Affaire de l’Ohio ; intrigues des Anglais parmi les naturels de cette contrée, et des Français dans les cinq cantons. — Traitans de la Virginie arrêtés et envoyés en France. — Les deux nations envoyent des troupes sur l’Ohio et s’y fortifient. — Le gouverneur fait défense aux Demoiselles Desauniers de faire la traite du castor au Sault-St.-Louis ; difficulté que cela lui suscite avec les Jésuites, qui se plaignent de sa conduite à la cour, de la part qu’il prend, lui et son secrétaire, au commerce, et de son népotisme. — Il dédaigne de se justifier. — Il tombe malade et meurt à Québec en 1752. — Son origine, sa vie, son caractère. — Le marquis Duquesne lui succède. — Affaire de l’Ohio continuée. — Le colonel Washington marche pour attaquer le fort Duquesne. — Mort de Jumonville. — Défaite de Washington par M. de Villiers au fort de la Nécessité (1754). — Plan des Anglais pour l’invasion du Canada ; assemblée des gouverneurs coloniaux à Albany. — Le général Braddock est envoyé par la Grande-Bretagne en Amérique avec des troupes. — Le baron Dieskau débarque à Québec avec 4 bataillons [1755]. — Négociations des deux cours au sujet de l’Ohio. — Note du duc de Mirepoix du 15 janvier 1755 ; réponse du cabinet de Londres. — Nouvelles propositions des ministres français ; l’Angleterre élève ses demandes. — Prise du Lys et de l’Alcide par l’amiral Boscawen. — La France déclare la guerre à l’Angleterre.


FIN DES SOMMAIRES.