Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes/Livre XVIII/Chapitre 43

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Texte établi par Jean Léonard Pellet, Jean Léonard Pellet (9p. 272_Ch43-287_Ch44).

XLIII. Quel étoit le parti qui convenoit à l’Angleterre, lorſqu’elle vit la fermentation de ſes colonies.

Lorſque la cauſe de vos colonies étoit débattue dans les aſſemblées de vos chambres, nous avons entendu d’excellens plaidoyers prononcés en leur faveur. Mais celui qu’il convenoit peut-être de vous adreſſer ; le voici.

« Je ne vous parlerai point, Meſſieurs, de la juſtice ou de l’injuſtice de vos prétentions. Je ne ſuis pas aſſez étranger aux affaires publiques pour ignorer que cet examen préliminaire & ſacré dans toutes les autres circonſtances de la vie, ſeroit déplacé & ridicule dans celle-ci. Je ne rechercherai point quel eſpoir vous pouvez avoir de réuſſir, & ſi vous ſerez les plus forts, quoique ce ſujet vous parut peut-être de quelque importance, & que je puſſe vraiſemblablement m’en promettre votre attention. Je ferai plus. Je ne comparerai point les avantages de votre ſituation ſi elle réuſſit, avec les ſuites qu’elle aura ſi vous manquez de ſuccès. Je ne vous demanderai point juſqu’à quand vous avez réſolu de ſervir vos ennemis. Mais je ſuppoſerai tout d’un coup que vous avez réduit vos colonies au degré de ſervitude que vous en exigez. Apprenez-moi ſeulement comment vous les y fixerez. Par une armée ſubſiſtante ? Mais cette armée qui vous épuiſera d’hommes & d’argent, ſuivra-t-elle ou ne ſuivra-t-elle pas l’accroiſſement de la population ? il n’y a que deux réponſes à faire à ma queſtion ; & de ces deux réponſes, l’une me ſemble abſurde, & l’autre vous ramène au point où vous êtes. J’y ai beaucoup réfléchi ; & ſi je ne me trompe, j’ai découvert le ſeul parti raiſonnable & sûr que vous ayez à prendre. C’eſt auſſi-tôt que vous vous ſerez rendus les maîtres, d’arrêter les progrès de la population, puiſqu’il vous paroît plus avantageux plus honnête & plus décent de dominer ſur un petit nombre d’eſclaves, que d’avoir pour égaux & pour amis une nation d’hommes libres.

» Mais, me demanderez-vous, comment arrête-t-on les progrès de la population ? L’expédient pourrait révolter des âmes foibles, des eſprits puſillanimes : mais heureuſement il n’en eſt point dans cette auguſte aſſemblée. C’eſt d’égorger ſans pitié la plus grande partie de ces indignes rebelles, & de réduire le reſte à la condition des nègres. Ces braves & généreux Spartiates, ſi vantés dans les hiſtoires anciennes & modernes, vous en ont donné l’exemple. Comme eux, la tête enveloppée de leur manteau, nos concitoyens & nos ſatellites iront la nuit clandeſtinement maſſacrer les enfans de nos Ilotes à côté de leurs pères, ſur le ſein de leurs mères ; & ne laiſſeront vivre que le nombre ſuffiſant pour leurs travaux & notre sûreté ».

Anglois ! vous frémiſſez à cette horrible propoſition, & vous demandez quel parti l’on pourrait prendre. Vainqueurs ou vaincus, voilà ce qui vous convient. Si le reſſentiment, excité par vos barbaries, peut ſe calmer ; ſi les Américains peuvent fermer les yeux ſur les ravages qui les entourent ; ſi, en marchant ſur les ruines de leurs villes incendiées, de leurs habitations détruites, ſur les oſſemens de leurs concitoyens épars dans les campagnes ; ſi, en reſpirant l’odeur du ſang que vos mains ont versé de toutes parts, ils peuvent oublier les attentats de votre deſpotiſme ; s’il leur eſt permis de prendre la moindre confiance dans vos discours & de ſe perſuader que vous avez ſincèrement renoncé à l’injuſtice de vos prétentions, commencez par rappeler vos aſſaſſins ſoudoyés. Rendez la liberté à leurs ports que vous tenez fermés ; écartez vos vaiſſeaux de leurs côtes ; & s’il eſt un citoyen ſage parmi vous, qu’il prenne une branche d’olivier dans ſa main, qu’il ſe préſente & qu’il diſe.

« Ô vous, nos concitoyens & nos anciens amis, permettez-nous ce titre, nous l’avons profané, mais notre repentir nous rend dignes de le reprendre, & nous aſpirons déſormais à la gloire de le conſerver. Nous confeſſons en préſence de ce ciel & de cette ſorte qui en ont été les témoins, nous confeſſons que nos prétentions ont été injuſtes & nos procédés barbares. Oubliez-les comme nous. Relevez vos remparts & vos fortereſſes. Raſſemblez-vous dans vos paiſibles habitations. Effaçons juſqu’à la dernière goutte du ſang qui a coulé. Nous admirons l’eſprit généreux qui vous a dirigés. C’eſt le même auquel dans des circonſtances ſemblables nous avons dû notre ſalut. Oui, c’eſt à ces marques ſur-tout que nous vous reconnoiſſons pour nos concitoyens & pour nos frères. Vous voulez être libres ; ſoyez libres. Soyez-le dans toute l’étendue que nous avons attachée nous-mêmes à ce nom ſacré. Ce n’eſt pas de nous que vous tenez ce droit. Nous ne pouvons ni vous le donner, ni vous le ravir. Vous l’ayez reçu comme nous de la nature, que le crime & le fer des tyrans peuvent combattre, mais que le crime & le fer des tyrans ne peuvent détruire. Nous ne prétendons à aucune ſorte de ſupériorité ſur vous. Nous n’aſpirons qu’à l’honneur de l’égalité. Cette gloire nous ſuffit. Nous connoiſſons trop bien le prix ineſtimable de nous gouverner par nous-mêmes, pour vouloir déſormais vous en dépouiller.

» Maîtres & arbitres ſuprêmes de votre légiſlation, ſi vous pouvez dans vos états vous créer un meilleur gouvernement que le nôtre, nous vous en félicitons d’avance. Votre bonheur ne nous inſpirera d’autre ſentiment que le déſir de vous imiter. Formez-vous des conſtitutions adaptées à votre climat, à votre ſol, à ce monde nouveau que vous civiliſez. Qui peut mieux connoître que vous vos propres beſoins ? Des ames fières & vertueuſes telles que les vôtres ne doivent obéir à d’autres loix qu’à celles qu’elles ſe donneront elles-mêmes. Tout autre joug ſeroit indigne d’elles. Réglez vous-mêmes vos taxes. Nous ne vous demandons que de vous conformer à notre uſage dans l’aſſiète de l’impôt. Nous vous préſenterons l’état de nos beſoins ; & vous aſſignerez de vous-mêmes la juſte proportion entre vos ſecours & vos richeſſes.

» D’ailleurs, exercez votre induſtrie, comme nous exerçons la nôtre ; exercez-la ſans limites. Mettez à profit les bienfaits de la nature & les contrées fécondes que vous habitez. Que le fer de vos mines, les laines de vos troupeaux, la dépouille des animaux ſauvages errans dans vos bois, façonnés dans vos manufactures, prennent ſous vos mains une valeur nouvelle. Que vos ports ſoient libres. Allez expoſer vos denrées & les productions de vos arts dans toutes les parties du monde ; allez chercher celles dont vous avez beſoin. C’eſt un de nos privilèges, qu’il ſoit auſſi le vôtre. L’empire de l’océan, que nous avons conquis par deux ſiècles de grandeur & de gloire, vous appartient comme à nous. Nous ſerons unis par les liens du commerce. Vous nous apporterez vos productions que nous accepterons de préférence à celles de tous les autres peuples, & nous eſpérons que vous préférerez les nôtres à celles de l’étranger, ſans toutefois que vous y ſoyez aſtreints par aucune loi, que par celle de l’intérêt commun, & le titre de concitoyens & d’amis.

» Que vos vaiſſeaux & les nôtres, décorés du même pavillon, couvrent les mers, & que des deux côtés il s’élève des cris de joie, lorſque ces vaiſſeaux amis ſe rencontreront au milieu des déſerts de l’océan. Que la paix renaiſſe, que la concorde dure à jamais entre nous. Nous concevons enfin que la chaîne d’une bienveillance réciproque eſt la ſeule qui puiſſe lier des empires auſſi éloignés, & que tout autre principe d’unité ſeroit injuſte & précaire.

» Que ſur ce nouveau plan d’une amitié éternelle, l’agriculture, l’induſtrie, les loix, les arts, & la première de toutes les ſciences, celle de faire le plus grand bien des états & des hommes, ſe perfectionne parmi vous. Que le récit de votre bonheur appelle autour de vos habitations tous les infortunés de la terre. Que les tyrans de tous les pays, que tous les oppreſſeurs, ou politiques ou ſacrés, fachent qu’il exiſte un lieu dans le monde où l’on peut ſe dérober à leurs chaînes ; où l’humanité flétrie a relevé ſa tête ; où les moiſſons croiſſent pour le pauvre ; où les loix ne ſont plus que le garant de la félicité ; où la religion eſt libre & la conſcience a ceſſé d’être eſclave ; où la nature enfin ſemble vouloir ſe juſtifier d’avoir créé l’homme, & le gouvernement ſi longtems coupable ſur toute la terre répare enfin ſes crimes. Que l’idée d’un pareil aſyle épouvante les deſpotes & leur ſerve de frein : car ſi le bonheur des hommes leur eſt indifférent, ils font du-moins ambitieux & avares, & veulent conſerver, & leur pouvoir, & leurs richeſſes.

» Nous-mêmes, ô nos concitoyens, ô nos amis, nous-mêmes nous profiterons de votre exemple. Si notre conſtitution s’altéroit ; ſi la richeſſe publique corrompoit la cour, & la cour la nation ; ſi nos rois à qui nous avons donné tant d’exemples terribles les oublioient enfin ; ſi nous étions menacés, nous qui étions un peuple auguſte, de ne devenir que le plus lâche & le plus vil des troupeaux, en nous vendant nous-mêmes : le ſpectacle de vos vertus & de vos loix pourroit nous ranimer. » Il rappelleroit à nos cœurs avilis, & le prix & la grandeur de la liberté ; & s’il faut que cet exemple devienne impuiſſant ; s’il faut que l’eſclavage, ſuite de la corruption vénale, s’établiſſe un jour dans ce même pays, qui a été inondé pde ſang pour la cauſe de la liberté, & où nos pères ont vu les échafauds dreſſés pour les tyrans ; alors nous abandonnerons en foule cette terre ingrate livrée au deſpotiſme, & nous laiſſerons le monſtre régner ſur un déſert. Vous nous recevrez alors en qualité d’amis & de frères. Vous partagerez avec nous ce ſol, cet air libre comme les âmes de leurs généreux habitans ; & grâce à vos vertus, nous retrouverons encore l’Angleterre & une patrie.

» Voilà, braves concitoyens & notre eſpérance & nos vœux. Recevez donc nos ſermens, gages d’une ſi ſainte alliance. Invoquons, pour rendre ce traité plus ſolemnel, invoquons nos ancêtres communs, qui tous ont été animés de l’eſprit de liberté comme vous, & n’ont pas craint de mourir pour la défendre. Atteſtons la mémoire des fondateurs illuſtres de vos colonies, celle de vos auguſtes légiſlateurs, du philoſophe Locke, qui le premier ſur la terre fit un code de tolérance, du vénérable Penn, qui le premier fonda une ville de frères. Les âmes de ces grands hommes, qui dans ce moment, ſans doute, ont les yeux fixés ſur nous, ſont dignes de préſider à un traité qui doit aſſurer la paix de deux mondes. Jurons en leur préſence, jurons ſur ces mêmes armes avec leſquelles vous nous avez combattus, de reſter à jamais unis & fidèles ; & quand nous aurons prononcé tous enſemble un ſerment de paix, prenez alors ces mêmes armes, tranſportez-les dans un dépôt ſacré, où les pères les montreront à chaque génération nouvelle ; & là, gardez-les fidèlement d’âge en âge pour les tourner un jour contre le premier, ſoit Anglois, ſoit Américain, qui oſera propoſer de rompre cette alliance, également utile, également honorable pour les deux peuples ».

À ce diſcours, j’entends les villes, les hameaux, les campagnes, toutes les rives de l’Amérique Septentrionale retentir des plus vives acclamations, répéter avec attendriſſement le nom de leurs frères Anglois, le nom de la mère-patrie. Les feux de la joie ſuccèdent aux incendies de la diſcorde ; & cependant les nations jalouſes de votre puiſſance reſtent dans le ſilence, dans l’étonnement & dans le déſeſpoir.

Votre parlement va s’aſſembler. Qu’en faut-il eſpérer ? La raiſon s’y fera-t-elle entendre, ou persévérera-t-il dans ſa folie ? Sera-t-il le défenſeur des peuples ou l’inſtrument de la tyrannie des miniſtres ? Ses actes ſeront-ils les décrets d’une nation libre, ou des édits dictés par la cour ? J’aſſiſte aux délibérations de vos chambres. Ces lieux révérés retentirent de harangues pleines de modération & de ſageſſe. La douce perſuaſion y paroît couler des lèvres des orateurs les plus diſtingués. Ils arrachent des larmes. Mon cœur eſt rempli d’eſpoir. Tout-à-coup une voix, organe du deſpotiſme & de la guerre, ſuſpend cette émotion délicieuſe.

« Anglois, s’écrie un déclamateur forcené, pouvez-vous balancer un moment ? ce ſont vos droits, vos intérêts les plus importans ; c’eſt la gloire de votre nom qu’il faut défendre. Ces grands biens ne ſont pas attaqués par une puiſſance étrangère. Un ennemi domeſtique les menace. Le danger eſt plus grand, l’outrage eſt plus ſenſible.

» Entre deux peuples rivaux & armés pour des prétentions mutuelles, la politique peut quelquefois ſuſpendre les combats. Contre des ſujets rebelles, la plus grande faute eſt la lenteur, toute modération eſt foibleſſe. L’étendard de la révolte fut levé par l’audace, qu’il ſoit déchiré par la force. Tombe, tombe ſur les mains qui l’ont déployé, le glaive de la juſtice. Hâtons-nous. Pour étouffer les révolutions, il eſt un premier moment qu’il faut ſaiſir. Ne donnons pas aux eſprits étonnés, le tems de s’accoutumer à leur crime ; aux chefs, le tems d’affermir leur pouvoir ; au peuple, celui d’apprendre à obéir à de nouveaux maîtres. Le peuple, dans la révolte, eſt preſque toujours entraîné par un mouvement étranger. Ni ſa fureur, ni ſa haine, ni ſon amour ne lui appartiennent. On lui donne ſes paſſions comme ſes armes. Déployons à ſes yeux la force & la majeſté de l’empire Britannique. Il va tomber à nos pieds ; il paſſera en un inſtant de la terreur au remords ; du remords à l’obéiſſance. S’il faut uſer de la sévérité des armes, point de ménagement. Dans la guerre civile, la pitié eſt la plus fauſſe des vertus. Le glaive une fois tiré ne doit plus s’arrêter que par la ſoumiſſion. C’eſt à eux déſormais à répondre au ciel & à la terre de leurs propres malheurs. Songez qu’une sévérité paſſagère, dans ces contrées rebelles, doit nous aſſurer l’obéiſſance & la paix pour des ſiècles.

» Pour ſuſpendre nos coups, pour déſarmer nos bras, on nous dit, on nous répète que ce pays eſt peuplé de nos concitoyens, de nos amis, de nos frères. Quoi, invoquer en leur faveur des noms qu’ils ont outragés, des liens qu’ils ont rompus ! Ces noms, ces liens ſacrés ſont ce qui les accuſe & qui les rend coupables. Depuis quand ces titres ſi révérés n’impoſent-ils des devoirs qu’à nous ? Depuis quand des enfans rebelles ont-ils le droit de s’armer contre leur mère, de lui ravir ſon héritage, de déchirer ſon ſein ? Ils parlent de liberté. Je reſpecte ce nom comme eux : mais cette liberté eſt-elle de l’indépendance ? Eſt-elle le droit de renverſer une légiſlation établie & fondée depuis deux ſiècles ? Eſt-elle le droit d’uſurper tous les nôtres ? Ils parlent de liberté ; & moi je parle de la ſuprématie & de la puiſſance ſouveraine de l’Angleterre.

» Quoi, s’ils avoient à former quelques plaintes, s’ils refuſoient de porter avec nous une foible portion du fardeau qui nous accable & de s’aſſocier à nos charges comme nous les aſſocions à notre grandeur, n’avoient-ils d’autre voie que celle de la révolte & des armes ! On les appelle nos concitoyens & nos amis ; & moi je ne vois en eux que les persécuteurs & les ennemis les plus cruels de notre patrie. Nous avons des ancêtres communs ; oui, ſans doute : mais ces reſpectables aïeux, je les évoque moi-même avec confiance. Si leurs ombres pouvoient reprendre ici leur place, leur indignation égaleroit la nôtre. Avec quel courroux ces vertueux citoyens entendroient que ceux de leurs deſcendans qui ſe ſont fixés au-delà des mers n’ont pas plutôt ſenti leurs forces, qu’ils en ont fait le coupable eſſai contre leur patrie ; qu’ils ſe ſont armés contre elle de ſes propres bienfaits ? Oui tous, juſqu’à cette ſecte pacifique à qui ſon fondateur inſpira le devoir de ne jamais tremper ſes mains dans le ſang ; eux qui ont reſpecté les jours & les droits des peuples ſauvages ; eux qui par enthouſiaſme de l’humanité ont brisé les fers de leurs eſclaves : aujourd’hui également infidèles à leur pays & à leur religion, ils arment leurs mains pour le carnage ; & c’eſt contre vous. Ils traitent tous les hommes de frères ; & vous, vous ſeuls de tous les peuples êtes exclus de ce titre. Ils ont appris au monde que les ſauvages Américains, que les nègres de l’Afrique leur ſont déſormais moins étrangers que les citoyens de l’Angleterre.

» Armez-vous. Vengez vos droits offensés. Vengez votre grandeur trahie. Déployez cette puiſſance qui ſe fait redouter dans l’Europe, dans l’Afrique & dans l’Inde, qui a ſi ſouvent étonné l’Amérique elle-même ; & puiſqu’entre un peuple ſouverain & le ſujet qui ſe révolte, il n’y a plus déſormais d’autre traité que la force, que la force décide. Conſervez, reprenez cet univers qui vous appartient, & que l’ingratitude & l’audace veulent vous ravir ».