Hokousaï (Goncourt)/Chapitre 48

La bibliothèque libre.
Charpentier (p. 237-242).
◄  XLVII
XLIX  ►

XLVIII

En cette mauvaise année pour l’art, Hokousaï a cependant la chance de trouver un éditeur pour une grande série de planches séparées, et cette date de 1839, est non seulement appuyée par la signature Manji, précédemment Hokousaï, mais certifiée par une lettre d’Hokousaï, datée de cette année, où il est question de la commande de cette série faite par l’éditeur Yeijudô, lettre que Hayashi aurait eue entre les mains, au Japon.

Cette série renfermant une suite de paysages en largeur, tirés en couleur, de la même facture que les Trente-six Vues du Fougakou est intitulée : Hiakounin isshu Ouwaga Yétoki, les Cent Poésies expliquées par la nourrice.

Des 100 planches, qui devaient former la collection, 27 seulement ont paru.

1. Poésie de l’empereur Tenti.
La récolte du riz.


2. Poésie de l’impératrice Jitô.
Un bord de rivière l’été, avec lavage de linge.


3. Poésie de Kakinomoto-no-Histomaro.
La nuit, auprès d’un feu allumé, des pêcheurs tirant un filet.


4. Poésie de Yamabé-no Akahito.
Le no 4 manque.
5. Poésie de Saroumarou Dayû.
À l’automne, retour de paysans de la cueillette, leurs pelles fourchues sur l’épaule. Au haut d’une montagne, un cerf bramant, qui fait songer aux paysans à l’attente de leurs femmes.


6. Yakamoti.
Un bateau à la forme de gondole, sur une rivière baignant une ville, bâtie sur un rocher.


7. Abéno Nakamaro.
La lune, rappelant en Chine au poète japonais, son pays.


9. Onono Komati.
Paysanne en train de nettoyer une étoffe, sur une porte détachée de ses gonds.


11. Sanghi Takamoura.
Pêcheuses de coquilles, appelées awabi.


12. Sôjô Henjô.
Danseuse de temple, dansant la nuit, en grand costume, les cheveux épars, un éventail à la main. Le poète dans la poésie, en tête de la planche, dit au vent d’empêcher les nuages de couvrir la lune.


17. Ariwarano Narihira (aux environs de Kiôto).
Gens traversant un pont sur une rivière
dont les eaux roulent la pourpre de nombreuses feuilles de momiji.


18. Foujiwara Toshiyuki.
Bâtiment de commerce japonais.


19. Issé (une poétesse).
Sur l’avance d’une petite terrasse, deux femmes regardant la campagne.


20. Motoyoshino Shinnô.
Un bœuf chargé de roseaux, au milieu de promeneurs autour d’une baie.


24. Kwanké.
Voiture aux roues énormes, ayant l’air d’un temple portatif, et à laquelle est attelé un bœuf : voiture dans laquelle seul, le souverain peut monter.


26. Teijinkô.
Noble visitant le temple d’Ogouroyama, célèbre pour ses momiji.


28. Minamoto-no-Mounéyuki.
Chasseurs faisant du feu dans la neige.


32. Haroumiti-no Tsouraki.
Scieurs de bois, au bord d’une rivière.


36. Kiyowarano Foukayabou.
Bateaux de promenades à Yédo, au milieu
desquels, un bateau-restaurant va de l’un à l’autre.


37. Boun-yano Asayasou.
Sur un bateau, de jeunes garçons de la noblesse, cueillant des pousses de lotus : un mets, dont les Japonais sont très friands.


39. Sanghi Hitoshi.
Un daïmio, accompagné de serviteurs, parcourant la campagne.


49. Ohnakatomi Norinobou.
Serviteurs japonais attendant leur maître, à la porte d’un jardin impérial.


50. Foujiwarano Yoshitaka.
Établissement de bains, où l’on voit des femmes en peignoir sur une terrasse, d’où sort un jet de vapeur d’eau chaude.


52. Foujiwarano Mitinobou.
Porteurs de cago descendant une route.


68. Sanjô-no-in.
L’intérieur d’un temple sinthoïste.


71. Dainagon Tsounénobou.
Fontaine, où des femmes remplissent des baquets.


97. Gontûnagon Sada-iyé.
Au bord de la mer, un four à sel.

Enfin, à cette série il y aurait encore à rattacher la série ayant pour titre : Sétsouguekkwa, Neige, Lune et Fleurs, composée de trois planches.

1. La neige de la Soumida à Yédo.
2. La lune de Yodogawa (nom de rivière) à Ohsaka.
3. Les Fleurs de Yoshino (nom d’une montagne toute rose de ses arbres en fleurs) aux environs de Kiôto.