Introduction à la vie dévote (Boulenger)/Seconde partie/11

La bibliothèque libre.
Texte établi par Fernand Boulenger,  (p. 82-83).


CHAPITRE XI

DE L’EXERCICE DU SOIR ET DE L’EXAMEN DE CONSCIENCE


Comme devant votre dîner temporel vous ferez le dîner spirituel parle moyen de la méditation, ainsi avant votre souper il vous faut faire un petit souper, au moins une collation dévote et spirituelle. Gagnez donc quelque loisir un peu devant l’heure du souper, et, prosternée devant Dieu, ramassant votre esprit auprès de Jésus-Christ crucifié (que vous vous représenterez par une simple considération et œillade intérieure), rallumez le feu de votre méditation du matin en votre cœur, par une douzaine de vives aspirations, humiliations et élancements amoureux que vous ferez sur ce divin Sauveur de votre âme ; ou bien en répétant les points que vous aurez plus savourés en la méditation du matin, ou bien vous excitant par quelque autre nouveau sujet, selon que vous aimerez mieux.

Quant à l’examen de conscience qui se doit toujours faire avant qu’aller coucher, chacun sait comme il le faut pratiquer.

1. On remercie Dieu de la conservation qu’il a faite de nous en la journée passée.

2. On examine comme on s’est comporté en toutes les heures du jour ; et pour faire cela plus aisément, on considérera où, avec qui, et en quelle occupation on a été.

3. Si l’on trouve d’avoir fait quelque bien, on en fait action de grâces à Dieu ; si au contraire l’on a fait quelque mal, en pensées, en paroles ou en œuvres, on en demande pardon à sa divine Majesté, avec résolution de s’en confesser à la première occasion et de s’en amender soigneusement.

4. Après cela, on recommande à la Providence divine son corps, son âme, l’Eglise, les parents, les amis ; on prie Notre Dame, le bon ange et les saints de veiller sur nous et pour nous ; et avec la bénédiction de Dieu, on va prendre le repos qu’il a voulu nous être requis.

Cet exercice ici ne doit jamais être oublié, non plus que celui du matin ; car par celui du matin vous ouvrez les fenêtres de votre âme au Soleil de justice, et par celui du soir, vous les fermez aux ténèbres de l’enfer.