Introduction à la vie dévote (Brignon)/Manière de dire dévotement le Chapelet

La bibliothèque libre.
Texte établi par Jean BrignonCuret (p. 423-425).


Manière de dire dévotement le Chapelet, et de bien servir la sainte Vierge Marie.


Vous prendrez votre chapelet par la croix, que vous baiserez après vous en être servi, pour former sur vous le signe du Chrétien ; et puis vous vous mettrez en la présence de Dieu, et direz le Credo, tout entier.

Sur le premier gros grain vous invoquerez Dieu, le priant d’agréer votre prière et de vous aider de sa grâce pour sa bien faire.

Sur les trois premiers petits grains, vous demanderez l’intercession de la sacrée Vierge ; la saluant au premier, comme la plus chère fille de Dieu le Père ; au second, comme la Mère de Dieu le Fils ; et au troisième, comme l’Épouse bien-aimée du Saint-Esprit.

Sur chaque dizaine, vous penserez à un des mystères du Rosaire selon le loisir que vous aurez, et vous y ferez principalement attention, en prononçant les très-saints noms de Jésus et de Marie avec toute la vénération intérieure et extérieure qu’ils méritent. S’il vous vient quelqu’autre sentiment, (comme celui de la douleur de vos péchés, ou celui du désir sincère de vous amender) vous pouvez vous en occuper du mieux qu’il vous sera possible, en disant tout votre chapelet ; et vous y ferez une attention particulière quand vous prononcerez ces deux très-sacrés noms : Jésus et Marie.

Au gros grain, que l’on trouve après la dernière dizaine, vous remercierez Dieu de la grâce qu’il vous a fait de dire dévotement votre chapelet ; et, passant aux trois petits grains qui suivent, vous saluerez la sacrée Vierge Marie en cette manière. Au premier, vous la supplierez d’offrir votre entendement au Père Éternel, afin que vous puissiez à jamais considérer ses miséricordes. Au second, vous la supplierez d’offrir votre mémoire au Fils, pour avoir continuellement sa passion et sa mort en votre souvenir. Au troisième, vous la supplierez d’offrir votre volonté au Saint-Esprit, afin qu’elle puisse être à jamais enflammée de son sacré amour. Au gros grain qui est au bout, vous supplierez la divine Majesté d’agréer tout cela pour sa gloire et pour le bien de son Église, lui demandant la grâce de vous y conserver, d’y faire rentrer tous ceux qui s’en sont séparés, et de donner à tous vos amis ce qui leur est nécessaire. Après cela vous finirez comme vous aurez commencé par la confession de la foi, en disant le Credo et faisant le signe de la croix.

Vous porterez le chapelet à votre ceinture ou ailleurs, de manière qu’il paroisse, comme une sainte marque de la protestation que vous faites de persévérer dans le service de Dieu notre Sauveur, et de sa très-sacrée Épouse Vierge et Mère, et de vivre en vrai enfant de la sainte Église Catholique, Apostolique et Romaine.