Journal (Eugène Delacroix)/11 juin 1855

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Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 3p. 32-33).

Paris, 11 juin. — À Paris, comme l’autre jour, pour le bal de l’Hôtel de ville. Je trouve Quantinet dans la voiture jusqu’à Paris.

Du chemin de fer, je vais à l’Hôtel de ville pour parler pour le protégé de Bixio ; de là chez Haro et enfin chez moi. Après un peu de repos, toujours aussi nécessaire, chez Mme de Forget jusqu’à six heures.

J’ai renoncé à aller dîner chez Champeaux avec ces messieurs du lundi, voulant être de bonne heure à l’Hôtel de ville.

Très belle fête. La cour nouvellement arrangée fait beaucoup d’effet, mais ce sera une déplorable idée pour le jour ; elle ôtera la lumière et la respiration à une partie de l’Hôtel de ville.

Rentré à onze et demie par une pluie subite ; jetais, précisément dans une calèche découverte ; une espèce de tablier de cuir a préservé mon beau pantalon blanc.

J’ai revu Blondel[1]. Nous nous promettons toujours de nous voir ; il y a trop longtemps que nous nous sommes vus. Il ne reste probablement plus dans chacun de nous une parcelle de l’Eugène et du Léon de 1810.

Vu un instant Mme Barbier, Mme Villot, etc.

  1. Blondel, conseiller d’État, à qui Delacroix a légué son portrait. L’amitié entre Delacroix et M. Blondel remontait à la classe de sixième au lycée Louis-le-Grand. (Voir Catalogue Robaut, p. xvii, et nos 1411 et 1458.)