Journal (Eugène Delacroix)/12 février 1847

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Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 1p. 265-266).

12 février. — Mis au net la composition de Foscari[1].

Essayé avec une toile de 80 ; je crois que cela ira ainsi.

— Vu Mme Sand à quatre heures et dîné chez Piron. Don Juan avec lui. J.-J… y était.

  1. Cette toile admirable appartient à M. le duc d’Aumale. Th. Gautier en donnait la description suivante : « Le doge Foscari est obligé d’assister à la lecture de la sentence de son fils, Jacques Foscari, torturé et banni pour de prétendues intelligences avec les ennemis de la République… Le doge, coiffé de son bonnet à cornes, vêtu de sa robe de brocart d’or, est assis sur son trône au premier plan, accablé de douleur sous sa contenance stoïque. Jacques Foscari, dont le bourreau vient de torturer les membres, lui jette un suprême adieu et tend ses mains brisées aux baisers de sa femme. La scène est disposée de la façon la plus dramatique dans une de ces belles architectures que Delacroix sait si bien construire et auxquelles il donne la profondeur d’un décor. »