Journal (Eugène Delacroix)/12 mai 1852

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Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 2p. 103-104).

Mercredi 12 mai. — J’extrais d’une lettre à Pierret mes réflexions sur l’interruption de mon travail pendant huit jours.

«  … Il ne faut pas quitter sa tâche : voilà pourquoi le temps, voilà pourquoi la nature, en un mot tout ce qui travaille lentement et incessamment, fait de si bonne besogne. Nous autres, avec nos intermittences, nous ne filons jamais le même fil jusqu’au bout. Je faisais, avant mon départ, le travail de M. Delacroix d’il y a quinze jours : je vais faire à présent le travail de Delacroix de tout à l’heure. Il faut renouer la maille, le tricot sera plus gros ou plus fin.  »

Le cousin Delacroix a dîné avec moi. J’avais trouvé sa carte vendredi dernier. Nous avons été finir la soirée au café de Foy.