Journal (Eugène Delacroix)/1er novembre 1856

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Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 3p. 179-180).

1er novembre. — Café à la mode d’Athènes d’après le livre d’About : « On grille le grain sans le brûler ; on le réduit en poudre impalpable, soit dans un mortier, soit dans un moulin très serré. On met l’eau sur le feu jusqu’à ce qu’elle soit en ébullition ; on la retire pour y jeter une cuillerée de café et une cuillerée de sucre en poudre par chaque tasse que l’on veut faire, etc. Ainsi préparé, le café peut se prendre sans inconvénient dix fois par jour : on ne boirait pas impunément tous les jours cinq tasses de café français. C’est que le café des Turcs et des Grecs est un tonique délayé, et le nôtre est un tonique concentré. »

— Ce matin, Haro est venu me voir à Champrosay : je l’ai revu avec plaisir. Il a déjeuné avec moi, et nous avons beaucoup causé.

— Dîné chez Barbier. Rodakowski m’apprend le retour de la princesse.

— Dans la journée, longue promenade dans la forêt avec Jenny. Revu nos anciennes promenades. Vu Mainville : ce qui était alors de petits taillis sont des bois épais. Le beau temps vraiment étonnant qui éclaire tout cela depuis très longtemps ajoute un agrément infini.