Journal (Eugène Delacroix)/28 août 1853

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Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 2p. 228).

Dimanche 28 août. — Tous ces jours derniers, travaillé à l’Hôtel de ville ; j achève le plafond. Aujourd’hui, je suis resté à la maison jusqu’à midi et demi. Avancé le petit Christ portant sa croix et le Berlichingen ou Weislingen.

À une heure, à la distribution de l’École gratuite. — Revenu avec Fleury[1]… La chaleur est tombée tout à fait. Le jour où je l’ai vu, quelques jours avant l’élection, et où il m’a avoué qu’il ne votait pas pour moi, ce n’étaient que protestations pour la prochaine fois ; aujourd’hui, le voilà planté là avec tous les honneurs de la guerre, membre s’il en fut, professeur, etc. ; il n’a plus qu’une faible estime pour les infortunés qui sont encore sur le terrain de tout le monde.

Le soir, j’ai été voir Britannicus et l’École des maris, et tous les deux m’ont enchanté. Beauvallet a été très bon dans Burrhus ; j’ai trouvé là avec plaisir Thierry[2].

  1. Robert-Fleur y avait succédé, en 1850, à Granet comme membre de l’Académie des beaux-arts.
  2. Delacroix était lié avec Édouard Thierry, qui avait écrit des Salons successifs assez favorables au peintre.