Journal (Eugène Delacroix)/4 mars 1847
4 mars. — Ce matin, Villot venu ; je l’ai vu avec plaisir.
M. Geoffroy, de la part de Buloz. Villot ne lève jamais le siège, quand vient un étranger ; c’est incroyable d’indiscrétion.
— Retourné à la Chambre et pris la résolution de faire mon ménage de peintre moi-même ; je m’en suis fort bien tiré et j’y gagnerai de la liberté. C’était la onzième fois que j’y retournais, et le tableau est déjà bien avancé. Travaillé surtout à l’Orphée.
Ces ébauches avec le ton et la masse seule sont vraiment admirables pour ce genre de travaux sur parties comme des têtes, par exemple, préparées par une seule tache à peine modelée. Quand les tons sont justes, les traits se dessinent comme d’eux-mêmes. Ce tableau prend de la grandeur et de la simplicité ; je crois que c’est ce que j’ai fait de mieux dans le genre.
— Le soir, un instant chez Leblond, qui était venu après sa maladie.
Vieillard est venu aussi pendant la journée. J’ai bien regretté d’être absent.