Journal (Eugène Delacroix)/8 mai 1848

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Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 1p. 371-372).

Mardi 8 mai. — Dîné chez Mme Kalerji avec Meyerbeer, M. de Pontois, M. de la Redorte[1], de Mézy. On était inquiet de la crise qui commençait[2].

J’ai remarqué les gros pieds et les grosses mains de Meyerbeer.

— Un de ces jours-ci, vu Mme Sand, venue du Berry pour affaires. J’ai été la voir chez Mme Viardot[3], au milieu du jour, et elle a désiré venir voir mes fleurs qui lui ont fait plaisir.

  1. Mathieu de la Redorte, homme politique, ami de M. Thiers.
  2. L’Assemblée constituante devait en effet se dissoudre pour céder la place à l’Assemblée législative à la fin du mois de mai 1849.
  3. La célèbre cantatrice, chez laquelle Delacroix fréquentait assidûment, ne contribua pas peu à l’éducation musicale du maître. Elle fit naître et développa en lui l’amour de la musique de Glück, et l’on verra dans la suite du Journal quelle admiration le peintre ressentit pour le talent de cette grande artiste.