Journal (Eugène Delacroix)/9 avril 1832

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Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 1p. 179-180).

9 avril. — À Alcassar-El-Kebir[1]

Montagnes, côtoyé un endroit où nous avions déjeuné au premier voyage dans un creux auprès d’une fontaine. Genêts odorants, montagnes bleues dans le fond. Quand nous avons découvert Alcassar, nous avons aperçu des soldats de Tanger campés au loin ; ils vont à Maroc. Ils étaient en ligne ; les nôtres en ont fait autant ; courses de poudre. Les chefs et soldats sont venus revoir leur chef, baisant leur main après avoir pris l’autre. Des soldats baisaient le genou.

Le lait offert par les femmes ; un bâton avec un mouchoir blanc ; d’abord le lait aux porte-drapeau qui ont trempé le bout du doigt ; ensuite au caïd et aux soldats.

Les enfants qui vont à la rencontre du caïd et lui baisaient le genou.

Le sabre dans la route ; se faire expliquer par Abraham.

  1. Aquarelle. De l’année 1839 date un tableau variante. Le catalogue Robaut le décrit ainsi : « La grande tente au centre est rayée bleu et blanc ; le pavillon français flotte au-dessus. Au second plan une foule ; des montagnes dans le fond. »