Journal des économistes/15 décembre 1853/Introduction

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INTRODUCTION
À LA DOUZIÈME ANNÉE.




Avec ce numéro commencent la douzième année et le XXXIVe volume de notre publication, à laquelle nous voulons donner désormais un plus grand développement, et apporter de très-importantes améliorations.

Par suite des décrets des 17 février et 28 mars 1852, le Journal des Économistes a dû verser un cautionnement, à titre de publication s’occupant « d’économie sociale » ; en outre, comme ses livraisons avaient moins de dix feuilles d’impression, il aurait été soumis à l’impôt écrasant du timbre, et ses volumes auraient été maculés par le fisc, s’il avait continué à paraître tous les mois, en cahiers de six à sept feuilles.

Nous avons cru devoir achever l’année 1852 en ne paraissant que tous les deux mois en numéros doubles, pour ne rien payer au fisc, pour ne pas lui laisser tacher nos pages, et pour pouvoir toujours donner la même quantité de matières, sans augmentation de prix.

Mais, pour l’avenir, conformément au désir que nous ont exprimé plusieurs abonnés, nous avons cru devoir reparaître tous les mois, en évitant toujours la perte sèche du timbre et sa vilaine empreinte, et en faisant profiter nos souscripteurs de la dépense que nous sommes obligés de faire ; car, à l’aide des sacrifices nouveaux que nous nous imposons, et d’une faible augmentation dans le prix de l’abonnement, nous leur donnerons un recueil présentant à la fois plus d’étendue et plus d’actualité,

Avec cette combinaison, nous pourrons étendre encore le cadre des matières, et publier plus de travaux sur toutes les questions qui touchent à l’Économie politique, à la Statistique, aux Finances, à l’Administration, à l’Industrie, à l’Agriculture, au Commerce, etc. Nous pourrons également reproduire un plus grand nombre de documents officiels et autres, relatifs soit à la France, soit aux pays étrangers ; documents que la presse quotidienne ne donne que d’une manière imparfaite, et que les hommes d’étude ont besoin de retrouver dans une collection où les recherches sont rendues très-faciles par la commodité du format et par des tables dressées avec le plus grand soin.

Ce développement nous permettra enfin de publier, tous les mois, un Bulletin bibliographique indiquant toutes les publications faites soit en France, soit dans les pays étrangers, touchant les matières qu’embrasse la science économique, dans son acception la plus étendue.

Nous avons l’espoir que nos amis, nos abonnés et nos lecteurs sauront apprécier les efforts que nous faisons pour conserver et perfectionner une publication dont la réputation est aujourd’hui, nous pouvons le dire, plus qu’européenne, et qui est la seule consacrée au progrès d’études indispensables, sous tous les régimes, tant aux hommes qui sont appelés à prendre part, à des degrés différents, au maniement des affaires publiques, qu’à ceux qui veulent tenir un rang dans quelqu’une des branches de l’activité humaine.