L’Encyclopédie/1re édition/ANTHISTERIES ou ANTHESTERIES

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Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 496).
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ANTHISTERIES ou ANTHESTERIES, s. f. pl. (Hist. anc. & Myth.) fêtes que les Athéniens célébroient vers le printems du mois appellé anthistérion du mot Grec ἄνθος, parce qu’alors la terre est couverte de fleurs. Pendant cette fête, que quelques-uns croyent avoir été consacrée à Bacchus, les maîtres faisoient grande chere à leurs esclaves, comme les Romains dans leurs saturnales. On pense aussi que toutes les fêtes de Bacchus, surnommé anthius ou fleurissant, étoient nommées en général anthisteries, quoique diversifiées par d’autres titres particuliers, tels que pithagiæ, chytra, &c.

Quelques-uns pensent que ce nom vient du mont Antherion où s’en faisoit la solennité ; que ces fêtes duroient trois jours, le 11, le 12, & le 13 de chaque mois ; & chacune avoit un nom différent, pris des cérémonies ou des occupations qui remplissoient chaque journée. La premiere s’appelloit πιθοιγία, c’est-à-dire l’ouverture des vaisseaux, parce qu’on y mettoit le vin en perce & qu’on le goûtoit. Le second jour se nommoit χόη, congii, d’une mesure contenant environ le poids de vingt livres ; on bûvoit ce jour-là le vin préparé la veille. Quant au troisieme, on l’appelloit χύτρα, chauderons, à cause que ce jour-là on faisoit bouillir toutes sortes de légumes, auxquels il n’étoit pas permis de toucher, parce qu’ils étoient offerts à Mercure. (G)