L’Encyclopédie/1re édition/CELICOLES

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Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 806-807).
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CELICOLES, s. m. pl. c’est-à-dire, adorateurs du ciel ; (Hist. ecclés.) certains hérétiques que l’empereur Honorius, par des rescrits particuliers, condamna vers l’an 408 avec les payens & les hérétiques. Comme ils sont mis dans le code Théodosien sous le titre des Juifs, on croit qu’ils étoient des apostats, lesquels de la religion Chrétienne étoient passés dans le Judaïsme, sans en prendre le nom, qu’ils savoient être odieux à tout le monde. Ils n’étoient pas pourtant soûmis au pontife des Juifs : mais ils avoient des supérieurs qu’ils nommoient majeurs ; & sans doute ils devoient avoir aussi des erreurs particulieres. Les Juifs avoient aussi été appellés célicoles, parce que quelques-uns d’entr’eux étant tombés dans l’idolatrie du tems des prophetes, ils adoroient les astres du ciel & les anges. C’est pour cela que S. Jérôme donne dans ce sentiment, étant consulté par Algasie sur le passage de S. Paul aux Colossiens, c. ij. v. 18. Que personne ne vous séduise, en affectant de paroître humble, par un culte superstitieux des anges. Il répond que l’apôtre veut parler de cette erreur des Juifs, & prouve qu’elle étoit ancienne parmi eux, & que les prophetes l’avoient condamnée. Clément Alexandrin reproche les mêmes erreurs aux Juifs ; & S. Epiphane dit que les Pharisiens croyoient que les cieux étoient animés, & les considéroient comme le corps des anges. l. XII. cod. Theod. v. 16. c. Just. de just. & cælic. Baronius, A. C. 408. Deuteronom. c. xvj. v. 3. IV. Liv. des Rois, c. xvij. v. 16. c. xxj. v. 3. & 5. &c. S. Jérôme, ep. 151. qu. 10. Clément Alexandrin, lib. VI. des Tapiss. S. Epiphane, lib. I. paneg. c. xvj. (G)