L’Encyclopédie/1re édition/COMBUSTION
COMBUSTION, sub. f. (Chimie & Physique.) les Chimistes employent ce mot pour exprimer la décomposition qu’ils operent dans les corps inflammables, lorsqu’ils les exposent à l’action du feu dans les vaisseaux ouverts ou à l’air libre, ensorte que ces corps brûlent réellement, c’est-à-dire essuient la destruction absolue de leurs principes inflammables ; & le dégagement du feu qui concouroit par une combinaison réelle à la formation de ces principes, & qui constitue après ce dégagement l’aliment du feu ou la vraie matiere de la flamme.
Cet effet de la combustion la fait differer essentiellement des opérations qui s’exécutent par le moyen du feu dans les vaisseaux fermés, dans lesquels la production de la flamme n’a jamais lieu, ni par conséquent le dégagement absolu & la dissipation du phlogistique ou du feu combiné. Voyez Calcination, Distillation, Flamme, Feu. (b)
Combustion, terme de l’ancienne Astronomie : quand une planette est en conjonction avec le soleil, & que les centres de ces astres sont éloignés l’un de l’autre de moins que la somme de leurs demi-diametres, on dit que la planete est en combustion. Ce mot vient du Latin comburere, brûler, parce qu’une planete qui est en cet état doit paroître passer sur le disque du soleil ou derriere le corps de cet astre, & par conséquent se plonger, pour ainsi dire, dans ses rayons, & en être comme brûlée.
Suivant Argolus, une planete est en combustion, quand elle n’est pas éloignée du soleil de plus de huit degrés trente minutes, à l’orient ou à l’occident. On ne se sert plus de ce mot, qui n’a été inventé que par les Astrologues. Harris & Chambers. (O)