L’Encyclopédie/1re édition/COMPLAISANCE
COMPLAISANCE, s. f. (Morale.) La complaisance est une condescendance honnête, par laquelle nous sacrifions notre volonté à celle des autres : je dis une condescendance honnête ; car déferer en tout indistinctement à la volonté d’autrui, ce seroit plûtôt lâcheté ou complicité que complaisance.
La complaisance consiste à ne contrarier le goût de qui que ce soit dans ce qui est indifférent pour les mœurs, à s’y prêter même autant qu’on le peut, & à le prévenir lorsqu’on l’a sû deviner. Ce n’est peut-être pas la plus excellente de toutes les vertus, mais c’en est une du-moins bien utile & bien agréable dans la société. (C)
Complaisance, (Jurisprudence.) droit de complaisance aux quatre cas, est la même chose que les loyaux-aides que le vassal est tenu de payer au seigneur dans les quatre cas, c’est-à-dire en cas de chevalerie du fils aîné, de mariage d’enfans, de voyage d’outre-mer, & de rançon du seigneur. Il en est parlé dans un arrêt du 20 Juillet 1624, dont M. de Lauriere fait mention en son glossaire au mot complaisance. (A)