L’Encyclopédie/1re édition/CROUPE

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CROUPE, s. f. (Maréchall.) la partie postérieure du cheval, comprise depuis l’endroit où la selle porte jusqu’à la queue. Ce mot vient de crouppa, qui se trouve dans les gloses, & est formé de l’allemand grob, qui signifie gros, gras, épais.

Cette partie répond au haut des fesses de l’homme. Les bonnes qualités de la croupe sont d’être large & ronde. La croupe de mulet, qui fait voir une élévation ou arrête sur toute la partie supérieure, depuis les reins jusqu’à la queue, est une marque de force. Les mauvaises qualités de la croupe sont d’être avalée, c’est-à-dire de descendre trop tôt, ce qui est cause que la queue est trop basse. La croupe trop étroite désigne peu de force, & la croupe coupée est creuse dans le milieu.

Tortiller la croupe, se dit d’un cheval sans force, qui en marchant fait aller sa croupe de côté & d’autre.

Gagner la croupe, c’est lorsqu’un cavalier étant en présence d’un autre, fait un demi-tour pour le prendre en croupe. Dans un combat, il faut faire la demi-piroüette au bout de la passade, pour gagner la croupe d’un ennemi qui presse, sans que la croupe échappe. On se sert de cette expression pour les voltes & le galop, & elle signifie, sans que le cheval se traverse, sans que la croupe sorte de la volte ou de la piste du galop. Voyez Volte, Galop, Traverser.

La croupe est quelquefois sujette à des dartres, accompagnées d’une démangeaison extrème.

Lorsque le cheval a les cuisses bien fournies & proportionnées à la rondeur de la croupe, il s’appelle bien gigotté ; & mal gigotté, lorsque cette proportion manque. (V)

Croupe, (Charp.) se dit aussi de la charpente d’un pavillon quarré.

Croupe de Cerf, (Vénerie.) c’est ce qu’on appelle cimier.