L’Encyclopédie/1re édition/DIASCORDIUM

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DIASCORDIUM, s. m. (Pharmacie.) on appelle ainsi une préparation officinale, dont le scordium est un des ingrédiens. Jérome Fracastor en est l’auteur, & il en donne la description dans son traité de contag. & morbis contagiosis. Cette composition est d’un fréquent usage parmi nous. La description que nous donnons ici est tirée de la pharmacopée de Paris.

Diascordium de Fracastor. ♃ des feuilles seches de scordium, once ; de roses rouges, de racines de bistorte, de gentiane, de tormentille, de chaque once ; du cassia lignea, de la canelle, des feuilles de dictamne de Crete, de semences de berberis, du styrax calamite, du galbanum, de la gomme arabique choisie, de chaque once ; du bol oriental préparé, deux onces ; du laudanum, du gingembre, du poivre long, de chaque deux gros ; du miel rosat cuit en consistence requise, deux livres ; vin de Canarie généreux, une suffisante quantité : faites du tout un électuaire selon les regles de l’art.

Le diascordium est un excellent remede, qui peut très-bien suppléer au défaut de la thériaque, & qu’on peut regarder comme un peu plus calmant, parce qu’étant gardé sous une consistence plus ferme, l’opium qu’il contient ne s’altere pas par la fermentation comme dans la thériaque. On l’employe ordinairement, & avec succès, depuis un scrupule jusqu’à deux gros dans les dévoiemens qu’il est à-propos d’arrêter ; cet électuaire est d’ailleurs stomachique, cordial, & diaphorétique. (b)