L’Encyclopédie/1re édition/DIVUS, DIVA (complément)

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DIVUS, DIVA, (Antiquités rom.) après l’apothéose des empereurs, & lorsqu’on commençoit à les regarder comme des divinités, on leur donnoit le titre de divus ; les inscriptions & les médailles en font foi. Ainsi on a dédié au divin Auguste, divo Augusto, l’inscription que Gruter rapporte, lorsqu’on lui consacra un obélisque de même qu’à Tibere ; on y grava :

Divo. Cæsari. Divi. Julii. F. Augusto.
Ti. Cæsari. Diri. Augusti. F. Augusto
Sacrum.

Ainsi l’on grava sur l’arc consacré à Titus :

Senatus
Populusque romanus
Divo. Tito. Divi. Vespasiani. F.
Vespasiano. Augusto.

Et au temple d’Antonin & de Faustine,

Divo. Antonino. Et
Divæ. Faustinæ. Ex. S. C.

Ce titre de divus n’étoit pas réservé aux seuls empereurs & à leurs femmes : Drusille, la sœur de Germanicus, participa aux mêmes honneurs ; elle est appellée diva Drusilla dans ses médailles. Marciana, sœur de Trajan, & Matidia sa niece, sont qualifiées de divæ, dans les anciens monumens, de même que dans les médailles. Ce titre n’étoit pas cependant un effet arbitraire de la flaterie des particuliers ; il ne se donnoit qu’après la consécration ; & quoique les princes fussent décédés, il n’étoit permis de le graver sur les monumens publics qu’après qu’on l’avoit décerné. Mém. de l’acad. des Inscript. (D. J.)