L’Encyclopédie/1re édition/HÉRÉENS Monts

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Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 157).
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HÉRÉENS Monts, (Géog. anc.) montagnes de Sicile nommées Ἥραια ὄρη, par Diodore de Sicile, qui en vante la beauté & la salubrité. Liv. IV. ch. xvj. pag. 283.

Cette chaîne de montagnes, suivant l’opinion la plus commune, s’étend dans la vallée de Démone ; on les appelle présentement monti Sori, & celle où la Chrysa prend sa source, se nomme monte Artesino.

La description que Diodore fait de ces montagnes est confirmée par Fazel ; ce sont, dit ce moderne, les plus belles & les plus agréables du pays ; elles ont des sources en abondance, des vignes, des rosiers, des oliviers, & autres arbres domestiques, qui y conservent toujours leur verdure. Presque toutes-les autres montagnes de Sicile sont nues, dégarnies, ou couvertes seulement de forêts & d’arbres sauvages ; mais celles-ci, ajoute-t-il, sont entierement différentes ; c’est, selon lui, dans ces montagnes propres à être cultivées, que Daphnis, si célebre dans les poésies bucoliques, naquit des amours de Mercure, & d’une nymphe du canton ; c’est ici que ce même Daphnis fut changé en rocher, pour avoir été insensible aux charmes d’une jeune bergere. Mais Carrera, ou l’auteur della Antica Syracuja illustrata, revendique la naissance de Daphnis près de Raguse, dans une vallée qui est arrosée des eaux de la Loza.

Enfin les auteurs qui placent les monts Héréens aux environs de Syracuse, font Daphnis Syracusain. Il paroît assez que chacun souhaite que le pays de sa naissance lui soit commun avec celui du charmant poëte bucolique. (D. J.)