L’Encyclopédie/1re édition/JUILLET

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JUILLET, s. m. (Hist. anc. & mod.) Ce mot vient du Latin Julius. Marc Antoine dans son consulat ordonna que ce mois, qui s’appelloit auparavant Quintilis, porteroit dorénavant le nom de Julius, qui étoit celui de la naissance de Jules-César. On l’appelloit Quintilis, parce qu’il étoit le cinquieme mois de l’année, laquelle ne commençoit qu’en Mars dans le premier calendrier, établi assez grossierement par Romulus. Détaillons la distribution de ce mois.

Chez les Romains, le jour des calendes du mois de Juillet, étoit celui auquel finissoient & commençoient les baux des maisons de Rome. C’est ce que nous apprenons d’une épigramme assez piquante de Martial, Epigram. xxxij. 12.

Au 3 des nones, ou au cinquieme du mois, tomboit la fête appellée Poplifugia, en mémoire de la retraite du peuple sur le mont Aventin, après que les Gaulois eurent pris la ville de Rome.

La veille des nones, ou le sixieme du mois, on faisoit cette fête de la fortune féminine, qui avoit été fondée par la femme & la mere de Coriolan, quand elles eurent obtenu de lui la paix, & le salut de la patrie.

Le lendemain des nones, ou le huitieme du mois, se célébroit la fête de la déesse Vitula, voyez Vitula.

Le iv. des ides, ou le douzieme du mois, se fêtoit du tems des empereurs, à cause de la naissance de Jules-César.

La veille des ides, ou le quatorze du mois, on commençoit les mercuriales, qui duroient six jours.

Les ides, ou le quinze du mois, étoit particulierement consacré à Castor & à Pollux, & l’on donnoit ce jour-là des jeux & des combats solemnels.

Le xvj. des calendes d’Août, ou le dix-sept Juillet, passoit pour un jour funeste, à cause de la bataille d’Allia.

Le x. des calendes, ou le vingt-trois Juillet, se célébroient les jeux de Neptune, & les femmes enceintes sacrifioient à la déesse Opigena.

Le xxiv. on faisoit les festins des pontifes.

Le viij. des calendes, ou le vingt-cinq du mois, on célébroit les furinales, & le même jour arrivoient les ambarvales.

Le vingt-huit, on faisoit un sacrifice de vin & de miel à Cérès ; & le reste du mois, on égorgeoit quelques chiens roux à la canicule, pour détourner les trop grandes chaleurs qui regnent dans cette saison.

Enfin c’étoit en Juillet qu’on donnoit les jeux appolinaires, ceux du cirque & les minervales.

Les Grecs nommerent ce mois Μεταγειτνίων, à cause de la fête appellée métagitnie, qu’ils consacrerent en l’honneur d’Apollon. Ils célébroient aussi dans le même mois la fête d’Adonis, favori de Venus, voyez Adonis.

Les Syracusains faisoient le vingt-quatre de ce mois une fête qu’ils nommoient Asinaire, en mémoire de la victoire qu’Euriclés, preteur de Syracuse, avoit remportée sur les Athéniens.

Le mois de Juiliet étoit censé sous la protection de Jupiter. Il est personifié dans Ausone sous la figure d’un homme nud, qui montre ses membres hâlés par le soleil : il a les cheveux roux, liés de tiges & d’épis ; il tient dans un panier des mûres, fruit qui paroît sous le signe du lion.

Voyez sur tous ces détails, Ausone, Hospinien, Meursius, Danet & Pitiscus. (D. J.)

C’est le septieme mois de notre année. Le soleil entre au signe du lion. Voyez Mois, An, &c.