L’Encyclopédie/1re édition/NANGASAKI

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NANGASAKI, (Géog.) ville impériale du Japon, à l’extrémité occidentale de l’île de Ximo, dans la province de Figen, avec un bon port fréquenté par les Hollandois & les Chinois. C’est une très-grande ville & fort peuplée : on lui donne trois quarts de lieue de longueur, & presqu’autant de largeur.

Les étrangers demeurent hors de la ville dans des endroits séparés, où ils sont épiés comme des personnes suspectes. Il y a environ 62 temples tant au-dedans qu’au-dehors de la ville ; dans ce nombre il y en a 50 en l’honneur des idoles étrangeres, dont le culte a été apporté d’outre-mer. Ces temples sont non-seulement consacrés à la dévotion, mais ils servent encore aux récréations & aux plaisirs ; c’est pourquoi ils sont accompagnés de jardins, d’allées & d’appartemens. Après les temples, les lieux les plus fréquentés sont les maisons de débauche ; il y a un quartier entier qui leur est destiné, & qui contient les plus jolies maisons de particuliers, toutes habitées par des courtisannes.

Le havre de Nangasaki commence au nord de la ville ; il y a rarement moins de 50 navires dans le port, dont la plûpart sont des joncs de la Chine, outre quelques centaines de bateaux de pécheurs & autres petits bâtimens. L’ancrage est au bout de la baie, à une portée de mousquet de la ville. Elle est sans château, sans murailles, sans fortification, sans aucune défense. Trois rivieres la traversent, & cependant elles ne donnent pas quelquefois assez d’eau pour arroser les champs de riz, & pour faire aller quelques moulins. Voyez de plus grands détails dans Koempfer. Long. suivant le même Koempfer, 151. lat. 32. 36. Long. suivant Harris, 145d. 16′. 15″. & suivant le P. Spinola, 146. 17. 30. lat. suivant ce dernier, 23. 43. Mais je m’en tiendrois plus volontiers à l’estimation de Koempfer. (D. J.)